Tous les policiers municipaux armés ?
C’est ce que préconise un rapport parlementaire LREM qui défend une « coproduction de sécurité » entre les multiples acteurs publics ou privés
Un rapport parlementaire rendu, hier, au gouvernement plaide pour une montée en puissance de la sécurité privée et des polices municipales, dont il propose notamment de rendre l’armement obligatoire, proposition qui devrait faire débat. Avec un objectif affiché de recentrage des policiers et gendarmes sur leur coeur de métier et sur fond de menace terroriste persistante, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb avait en mandatant en février la mission parlementaire, émis le souhait d’entrer dans «une nouvelle ère pour la sécurité globale ». Message reçu cinq sur cinq par les députés LREM, Jean-Michel Fauvergue, ex-patron du RAID (Seine-et-Marne) et Alice Thourot (Drôme), les deux rédacteurs du rapport remis hier à Edouard Philippe. La mission parlementaire s’est penchée sur les « atouts et faiblesses » de ces deux secteurs qui emploient respectivement 21 500 policiers municipaux et plus de 165 000 agents privés, des effectifs qui progressent d’année en année. Elle formule également soixante-dix-huit propositions. Certaines devraient nourrir « le débat », note-t-on pudiquement dans les couloirs de Beauvau.
Uniforme unique pour les vigiles
Parmi elles, la mission propose une réforme du marché de la sécurité privée. Outre l’instauration d’un uniforme unique pour tous les agents de sécurité privée, le rapport envisage également de faciliter leur équipement en pistolet à impulsion électrique. Il propose aussi de confier ou d’élargir à des sociétés privées des missions actuellement confiées aux forces de sécurité de l’Etat: gardes statiques, transfert de détenus hospitalisés non dangereux, activités non régaliennes dans les centres de rétention administratifs, transfert et gardes des scellés, protection de personnalités, etc. L’Intérieur promet une phase de concertation « dense » et des arbitrages d’ici à la fin de l’année 2018.