Arabe à l’école : droite et extrême droite vent debout
Le ministre de l’Education nationale a déclaré, lundi sur BFMTV, que « l’arabe est une très grande langue littéraire et qui doit être apprise, pas seulement par les personnes qui sont d’origine maghrébine ou de pays de langue arabe ». Une réponse au journaliste JeanJacques Bourdin qui l’avait interrogé à la suite du rapport Montaigne qui préconise d’enseigner l’arabe dans les écoles dès le CP pour mieux encadrer sa pratique afin de lutter contre le fondamentalisme islamiste (les cours d’arabe dispensés dans des structures communautaristes étant préférés à ceux de l’Education nationale). L’annonce de Jean-Michel Blanquer n’a pas tardé à faire réagir la droite et l’extrême droite, très sensibles à ce sujet. « Je trouve ça très malsain », a déclaré, hier matin, Nicolas Dupont-Aignan au micro de France Inter. Pour lui, cet enseignement serait synonyme d’ «islamisation de la France » et d’« arabisation », estimant qu’enseigner l’arabe se ferait au détriment de la langue française.
Education nationale islamisée ?
« Est-ce une bonne idée de faire un enseignement précoce de l’arabe ? Qui le fera ? C’est ça la grande question. Qui va enseigner cette langue ? S’agit-il de lutter contre l’islamisme ou s’agit-il de le faire entrer dans l’Education nationale ? », concluant : « Est-ce que ce sera l’islamisation de l’Education nationale ? Est-ce une bonne idée pour lutter contre l’islamisation de la France ? » « Je pense que c’est une fausse bonne idée. » La députée Laurence Sailliet, porte-parole des Républicains, reste perplexe sur cette initiative au vu des évaluations des écoliers à leur entrée au collège : « Comment peut-on imaginer aujourd’hui que tous les efforts ne doivent pas être mis dans l’apprentissage de la langue française ? », a-t-elle estimé sur l’antenne de RFI, « Développer l’enseignement de l’arabe à l’école et lui «donner du prestige» c’est légitimer la naissance d’une autre nation au sein même de la France. Un projet aux conséquences incalculables», a écrit sur Twitter le maire d’extrême droite de Béziers Robert Ménard. Sur ce même réseau social, Marine Le Pen a affirmé que le ministre « n’aura pas tenu longtemps avant de se vautrer dans le politiquement correct. Ce qu’on attend de lui, c’est que nos enfants maîtrisent le français, et pour l’instant, ce n’est pas gagné ! » Toutefois, l’ancien ministre socialiste de l’Education nationale Jack Lang a mis en garde hier : « Quand il n’y a pas d’enseignement public et laïc de l’arabe, ce sont des écoles islamiques qui s’en chargent. »