L’Écosse et l’Asie pour commencer
Après sa prépa HEC au lycée Masséna, elle a quitté Nice à vingt ans pour rejoindre l’École supérieure de commerce de Reims. Où elle a rencontré Nicolas, aujourd’hui son mari. MarieLaurence Mouren-Khaïda ne l’a pas toujours suivi. «À la fin de ses études, il a eu l’opportunité d’intégrer la partie vins et spiritueux du groupe LVMH et de travailler à Genève, tandis que je décrochais mon premier poste à Paris. » Un grand écart qui a duré plus de quatre ans. C’est long. « Oui, mais on s’aime ! » Coca-Cola pour elle, puis Michelin et une première interruption quand Nicolas a obtenu un poste à Edimbourg. «Nous y avons passé trois ans. Jusqu’en février dernier, quand il s’est vu proposer un chouette job à Hong Kong. » En Écosse, Marie-Laurence avait obtenu un contrat après avoir fait du bénévolat. «Super expérience, et dans un environnement géographiquement et culturellement assez rassurant », l’Asie étant évidemment un choc « un peu plus grand ».
« Repartir de zéro »
Six heures de décalage horaire, douze heures d’avion pour rentrer de temps en temps. Mais, heureusement, Whatsapp et Skype pour échanger facilement avec la famille et les amis restés à Nice ; et, sur place, le ressort d’associations pour commencer à se tisser un réseau. «S’installer à l’étranger, c’est repartir de zéro.» Première mission : le logement. Le soutien du groupe de Nicolas permet au couple de profiter d’une vie «confortable, sans être luxueuse». Dans un trois-pièces de 70 m2 dont le loyer, pression immobilière oblige, s’élève à près de 6 000 € dans un quartier mélangé: « Non, nous ne vivons pas qu’entre expatriés.» La présence à Hong Kong de très nombreux Français constitue cependant «un premier socle à l’arrivée », histoire de nouer quelques contacts et de se faire conseiller un médecin, une banque ou une activité. Marie-Laurence cherche un nouvel emploi. Sur place, le recrutement se fera aux conditions locales. « C’est normal. Je ne vois pas pourquoi je bénéficierais d’un statut particulier », dit la jeune quadra qui se prépare notamment à avoir peu de vacances et une couverture sociale moins favorable. Sans plan carrière, le couple veut profiter de cette chance pour faire des rencontres, s’enrichir culturellement et voyager dans la région. Pour combien de temps ? «On verra. Nous n’avons pas quitté la France parce que nous n’aimions plus notre pays. Nice et Paris sont deux villes magnifiques. Nous reviendrons sans doute avant une autre destination. Peut-être l’Europe. Ou les États-Unis, pourquoi pas ? »