Nice-Matin (Cannes)

FORMULE  Leclerc passe au rouge

Après maints virages, son transfert a enfin été annoncé hier : en 2019, le jeune prodige monégasque remplacera bien Räikkönen chez Ferrari au côté de Vettel

- GIL LÉON

Vous connaissie­z Guy l’éclair, alias Flash Gordon. Lui, c’est Charles Leclerc. Aucun lien de parenté avec Michel Vaillant, ni avec Lucky Luke, même s’il sait aussi dégainer plus vite que son ombre. En témoigne cette trajectoir­e ébouriffan­te. Une ascension vertigineu­se entamée il y a près de huit ans. Le  octobre , au lendemain de son e anniversai­re, l’as du volant en herbe décroche un premier trophée majuscule chez lui : la Monaco Kart Cup, catégorie Junior (KF), remportée de main de maître devant un certain Pierre Gasly (e). S’ensuivra une moisson sacrément fructueuse. Talent hors norme et nerfs d’acier, l’enfant terrible de la Principaut­é gravit les échelons pied au plancher. Formule Renault ., F, GP, F : les succès s’enchaînent. Les titres aussi. Rien ne l’arrête. Les disparitio­ns successive­s de ses deux guides, Jules Bianchi, le parrain sportif, et Hervé Leclerc, le papa chéri, le transcende­nt au lieu de l’anéantir. Le voilà donc maintenant face au dernier défi. Le rêve ultime. Marquer de son empreinte la légende Ferrari. Réussir là où Prost Mansell et Alonso ont échoué. Là où Vettel bute désespérém­ent. Monter sur le toit du monde avec le cheval cabré. Bref, devenir Charles l’éclair, le nouveau super-héros des circuits qui foudroie ses adversaire­s. Impossible sans potion magique, dites-vous ? Oui, sauf que lui semble être tombé également dans le chaudron quand il était petit...

Certaines étoiles de la piste F1 - et non des moindres - en ont rêvé durant toute leur carrière. Lui l’a fait. Déjà. À vingt piges à peine. La saison prochaine, au moment d’entamer sa deuxième campagne au top niveau du sport auto, Charles Leclerc enfilera un habit de lumière écarlate frappé du mythique « cavallino rampante », tandis que le vétéran Kimi Räikkönen (38 ans) prendra l’ascenseur en sens inverse pour retrouver Sauber, l’équipe de ses débuts. Le voilà en effet qui passe au rouge, le prodige monégasque dont l’ascension ô combien fulgurante n’en finit plus d’accélérer. Et d’étonner. La bonne nouvelle a été officialis­ée hier. Dernier épisode d’un feuilleton ayant tenu en haleine les paddocks des Grands Prix d’un bout à l’autre de cet été particuliè­rement agité sur le front des transferts.

Monza, le tournant décisif

Le mercato version F1, que l’on surnomme à juste titre la « silly season » (la saison folle), s’était déjà offert quelques bombes : entre autres, le déménageme­nt surprise chez Renault de Daniel Ricciardo, remplacé illico dans le camp Red Bull par Pierre Gasly, ainsi que le départ de Fernando Alonso vers d’autres horizons, de quoi permettre à son jeune compatriot­e Carlos Sainz de prendre la relève sous la bannière McLaren. Côté Ferrari ? Tout semblait gravé dans le marbre fin juin, dès le virage du Grand Prix d’Autriche. La Gazzetta dello Sport annonce alors que la pépite du Rocher, parvenue d’emblée à multiplier les coups d’éclat au volant de son auto-école griffée Alfa Romeo-Sauber (6e à Bakou, 8e de la qualif’ au Castellet...), serait promue la saison suivante en lieu et place de Räikkönen. Le quotidien sportif italien dévoile même les principaux termes du contrat d’ores et déjà paraphé par Sergio Marchionne, le président de Ferrari partisan de jouer la carte jeune. Durée : 2 ans. Montant : 5 millions d’euros. Un mois plus tard, le décès du ténor de l’industrie automobile italienne, emporté brutalemen­t par des difficulté­s post-opératoire­s, rebat les cartes. La nomination de Louis Carey Camilleri, ami du pilote finlandais, au poste d’administra­teur-délégué, semble inverser la tendance. D’autant que Maurizio Arrivabene, le patron de la Scuderia, est plutôt enclin au statu quo. Tout comme un Sébastian Vettel qui préfère différer la confrontat­ion directe avec l’espoir aux dents longues de la Ferrari Driver Academy. La rumeur murmure donc que celui-ci va rempiler au sein de l’écurie suisse, à moins qu’on ne lui propose le baquet de Romain Grosjean chez Haas, autre team soutenu par Maranello. Il n’en est rien ! Début septembre, à Monza, le vent tourne encore. Dans les coulisses secrètes du Grand Prix d’Italie, John Elkann, le nouveau président, tranche d’une main ferme. Si « Iceman » démontre qu’il a de beaux restes en décrochant successive­ment la pole position et la 2e place devant la marée humaine des tifosi, c’est le prometteur ambassadeu­r de la Principaut­é managé par Nicolas Todt, le fils du président de la FIA, Jean Todt, qui gagne gros.

Dans la cour des grands à  ans

Il y a douze mois, le petit prince Charles bagarrait encore dans l’antichambr­e de la « Formule Reine », en attente d’un sacre estampillé F2 qui lui tendait les bras et d’une titularisa­tion amplement

“Merci

à une personne qui ne fait plus partie de ce monde mais à qui je dois tout ce qui m’arrive : Papa. A Jules (Bianchi), merci pour toutes les choses que tu m’as apprises, nous ne t’oublierons jamais. Je travailler­ai sans relâche pour ne pas vous décevoir.”

CHARLES LECLERC

méritée chez Sauber pour faire ses premiers pas dans la cour des grands. Aujourd’hui, à bientôt 21 ans, il est promu pilote d’élite, successeur d’illustres pointures, Alberto Ascari, Juan Manuel Fangio, Niki Lauda, Alain Prost, Michael Schumacher... Premier rendez-vous fixé le 17 mars 2019 à Melbourne, sur la grille de départ du GP d’Australie. En pole position ? L’ÉQUIPE L’ÉQUIPE L’ÉQUIPE C+ SPORT BEIN SPORTS 2 BEIN SPORTS 1 BEIN SPORTS 3 BEIN SPORTS 1 L’ÉQUIPE L’ÉQUIPE L’ÉQUIPE

“En

tant que fan de tennis, je suis déçu qu’il ne vienne pas. En tant que capitaine, cela change tout pour la rencontre. La physionomi­e est totalement différente, notamment au niveau de la préparatio­n. Quand Nadal joue, c’est quasiment deux points (assurés) pour l’Espagne... Là, ça change et il faut s’adapter. ”

De Yannick Noah, avant la demi-finale de Coupe Davis FranceEspa­gne ce week-end.

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Après avoir effectué plusieurs séances d’essais dans l’habit de lumière Ferrari (cidessus à Budapest, en juillet ), Charles Leclerc va écrire la légende rouge !
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