Nice-Matin (Cannes)

En mémoire de sa femme

La découverte fortuite d’anciens croquis dessinés par Sophie, brutalemen­t décédée à 44 ans, a décidé Alex Boetski, son mari graphiste, à lancer une gamme de produits

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Ce sont des silhouette­s de jolies femmes. Graciles, au style vestimenta­ire soigné et branché. Ce sont des croquis, à l’image de celle qui les a dessinés. Sophie… Sur l’écran de son mari Alexandre Boetski, un portrait-photo, saisi lors d’un voyage en Israël. Comme une apparition surréelle, quatre ans après le décès brutal de sa bien-aimée. « Elle est morte d’une rupture d’anévrisme, mais pour moi, elle est toujours là, dans l’esprit », souffle le graphiste designer, dont l’atelier résidentie­l est niché dans une maisonnett­e à Saint-Cézaire depuis une vingtaine d’années.

Derniers dessins, signes du destin…

Au début, leur rencontre s’esquisse comme un conte de fée. Lui a divorcé de sa première épouse, pour laquelle cet Ukrainien d’origine s’est expatrié. Elle est une jeune villageois­e qui souhaite apprendre à parler russe. Entre ces deux-là, la conversati­on s’accorde bientôt aux battements de leurs coeurs. Nouveau mariage sous le signe de l’image. Traits d’union. « Avec Sophie, nous vivions en totale symbiose. On habitait juste au-dessus de l’atelier, on se sentait privilégié­s. Je lui ai appris le métier, mais, comme souvent, l’élève a dépassé le maître… », sourit Alex. Alors qu’ils nourrissen­t de nombreux projets profession­nels, c’est le malheur qui vient frapper à leur porte, il y a quatre ans. Un grand vide, après dix-huit années d’existence partagée. Mais de la plus grande souffrance, naît parfois la résilience. L’an dernier, en fouillant dans les dossiers stockés sur son ordinateur, Alex tombe sur ces derniers croquis de Sophie. Émotion… Puis émulation ! «Au départ, elle avait dessiné ces silhouette­s pour une marque de parfum. Mais au moment où je cherchais l’inspiratio­n pour lancer une gamme de produits, j’y ai vu comme un signe du destin. » Alex habille les filles crayonnées de décors à lui, et voilà ces « petites parisienne­s » qui ornent toute une jolie série de coussins. Conçues comme autrefois, à quatre mains… Dans la foulée, l’artiste-artisan reprend un projet de tableau plexiglas pour déco d’intérieur, en mêlant leurs deux imageries « art pop ». Enfin, c’est Diabolo, le chien à l’air aussi Droopy qu’il est

affectueux (« Il a dix ans, il m’a choisi en venant vers moi à la SPA. Sophie l’adorait »), qui devient l’effigie d’une gamme textile, intitulée Diabolo swag. La belle et la bête, voilà qui a de la gueule ! Tous les articles à la vente sont disponible­s à la commande sur le site artyshop.fr. Mais au-delà

d’une marque sympa et variée, la collection d’Alex est aussi (voire surtout) une belle pensée adressée à Sophie. Le coeur à l’ouvrage…

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 ?? (Photos A.C.) ?? Sur l’ordinateur d’Alexandre, le portrait-photo préféré de Sophie, et l’un de ses derniers croquis. Deux muses qui nourrissen­t son inspiratio­n, à l’heure de lancer sa collection de produits dessinés « à quatre mains ».
(Photos A.C.) Sur l’ordinateur d’Alexandre, le portrait-photo préféré de Sophie, et l’un de ses derniers croquis. Deux muses qui nourrissen­t son inspiratio­n, à l’heure de lancer sa collection de produits dessinés « à quatre mains ».
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