Au Yachting festival, on a testé un bateau volant!
Déjà présenté au Yachting l’an dernier mais en prototype bien au sec, nous avons pu “survolé”ce week-end au-dessus de l’eau à bord de l’étonnant semi-rigide SEAir à foils
La maxime du constructeur breton de bateaux SEAir s’articule ainsi: « L’avenir appartient aux bateaux qui volent » Les dirigeants de cette entreprise basée à Lorient ne seraient pas tombés dans une cuve de Chouchen avant de rédiger ce slogan ? Pour en avoir le coeur net, pas le choix. Faut tester la bête. Nous étions d’autant plus alléchés que ces filous du Morbihan nous avaient mis l’eau à la bouche ici même l’an dernier avec un très prometteur prototype. Force est de constater qu’après avoir tenu la barre – ou plus exactement le volant – de cet étonnant oiseau de mer, le verdict est sans appel. Totalement bluffé. Nous avons navigué dans une baie particulièrement cisaillée par le passage des grosses unités croisant en tous sens et surtout par un vent qui commençait sérieusement à fraîchir. À bord du tout dernier modèle, un semi-rigide de 7 mètres animé par un vigoureux moteur hors-bord de 175 chevaux, le voyage s’est révélé étonnamment confortable au regard de la houle formée si irrégulière. Dans pareille situation, à bord d’un semi-rigide traditionnel de taille équivalente, nous aurions été rincés depuis belle lurette. Le fait d’être légèrement surélevé, pas directement au contact de l’eau adoucit la glisse. Les foils (lire encadré ci-dessous) évitent les chocs violents dans le sens longitudinal, un peu comme des suspensions de voiture. Ils n’évitent pas en revanche le tangage, pus prononcé, auquel on s’habitue rapidement.
Comme un poisson volant
Les ingénieurs se SEAir ont bougrement eu raison de se jeter à l’eau dans ce pari fou. Leur Flying RIB fait mieux que de fendre la mer, il la survole littéralement. Pas de bien haut, certes. Quelque 20 cm de surélévation suffisent. Fabriqués en composite de carbone ultra-résistant, ces foils ressemblent à des ailes. Logés de part et d’autre de l’étrave, dasn la coque en fibre de verre, ces grands bras se déploient d’une simple impulsion sur le contacteur de trim, lui-même placé, comme sur la plupart des bateaux à moteur, sur la manette des gaz. Le moteur force moins, on peut gagner en vitesse de pointe mais on consomme surtout moins. Le gain peut être de l’ordre de 30 à 50 % de carburant économisé d’après les mesures réalisées par nos confrère de la presse spécialisée Motor Boat ! Richard Forest, le fondateur de cette toute jeune entreprise (2016), se réjouit du travail accompli jusqu’ici par ses ingénieurs, mais n’en revient surtout pas du si bel accueil réservé pour son concept de bateau à moteur volant. « Les professionnels de la mer, les skippers se passionnent pour notre concept. Il y a un réel attrait, une curiosité pour l’innovation technique que représente notre bateau ». Mais ce que recherchait avant tout Richard Forest, c’était proposer un bateau «facile», utilisable par « n’importe quel plaisancier », sans connaissance particulière pour diriger les foils. Mission accomplie Monsieur Forest !