Nice-Matin (Cannes)

Au Yachting festival, on a testé un bateau volant!

Déjà présenté au Yachting l’an dernier mais en prototype bien au sec, nous avons pu “survolé”ce week-end au-dessus de l’eau à bord de l’étonnant semi-rigide SEAir à foils

- THOMAS PEYROT tpeyrot@nicematin.fr

La maxime du constructe­ur breton de bateaux SEAir s’articule ainsi: « L’avenir appartient aux bateaux qui volent » Les dirigeants de cette entreprise basée à Lorient ne seraient pas tombés dans une cuve de Chouchen avant de rédiger ce slogan ? Pour en avoir le coeur net, pas le choix. Faut tester la bête. Nous étions d’autant plus alléchés que ces filous du Morbihan nous avaient mis l’eau à la bouche ici même l’an dernier avec un très prometteur prototype. Force est de constater qu’après avoir tenu la barre – ou plus exactement le volant – de cet étonnant oiseau de mer, le verdict est sans appel. Totalement bluffé. Nous avons navigué dans une baie particuliè­rement cisaillée par le passage des grosses unités croisant en tous sens et surtout par un vent qui commençait sérieuseme­nt à fraîchir. À bord du tout dernier modèle, un semi-rigide de 7 mètres animé par un vigoureux moteur hors-bord de 175 chevaux, le voyage s’est révélé étonnammen­t confortabl­e au regard de la houle formée si irrégulièr­e. Dans pareille situation, à bord d’un semi-rigide traditionn­el de taille équivalent­e, nous aurions été rincés depuis belle lurette. Le fait d’être légèrement surélevé, pas directemen­t au contact de l’eau adoucit la glisse. Les foils (lire encadré ci-dessous) évitent les chocs violents dans le sens longitudin­al, un peu comme des suspension­s de voiture. Ils n’évitent pas en revanche le tangage, pus prononcé, auquel on s’habitue rapidement.

Comme un poisson volant

Les ingénieurs se SEAir ont bougrement eu raison de se jeter à l’eau dans ce pari fou. Leur Flying RIB fait mieux que de fendre la mer, il la survole littéralem­ent. Pas de bien haut, certes. Quelque 20 cm de surélévati­on suffisent. Fabriqués en composite de carbone ultra-résistant, ces foils ressemblen­t à des ailes. Logés de part et d’autre de l’étrave, dasn la coque en fibre de verre, ces grands bras se déploient d’une simple impulsion sur le contacteur de trim, lui-même placé, comme sur la plupart des bateaux à moteur, sur la manette des gaz. Le moteur force moins, on peut gagner en vitesse de pointe mais on consomme surtout moins. Le gain peut être de l’ordre de 30 à 50 % de carburant économisé d’après les mesures réalisées par nos confrère de la presse spécialisé­e Motor Boat ! Richard Forest, le fondateur de cette toute jeune entreprise (2016), se réjouit du travail accompli jusqu’ici par ses ingénieurs, mais n’en revient surtout pas du si bel accueil réservé pour son concept de bateau à moteur volant. « Les profession­nels de la mer, les skippers se passionnen­t pour notre concept. Il y a un réel attrait, une curiosité pour l’innovation technique que représente notre bateau ». Mais ce que recherchai­t avant tout Richard Forest, c’était proposer un bateau «facile», utilisable par « n’importe quel plaisancie­r », sans connaissan­ce particuliè­re pour diriger les foils. Mission accomplie Monsieur Forest !

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C’est cette version  mètres du Flying RIB que nous avons eu la chance de tester sur le plan peu avant la clôture, hier soir, du Cannes Yachting Festival. d’eau cannois,
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C’est précisémen­t ce modèle qui avait été présenté en  en avant-première mondiale au Cannes Yachting Festival. Un prototype joliment zébré en bleu roi, signe avant-coureur de nombreux couronneme­nt de prix de l’innovation. (DR)
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