Nice-Matin (Cannes)

La pyrale du buis a envahi Marie et ses alentours

Également vues dans la vallée de la Roya, les nuées de ces papillons blancs venus d’Asie inquiètent les habitants de la vallée de la Tinée. Ils craignent de profonds dégâts à venir sur les végétaux

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

Dernièreme­nt, les automobili­stes circulant de nuit ont cru traverser une tempête de neige. En réalité, leurs phares éclairaien­t des nuées de papillons blancs : la pyrale du buis a essaimé dans la vallée de la Tinée, autour de la commune de Marie. Et pas qu’un peu : les villageois sont les premiers à décrire le phénomène, surtout visible le soir. «La façade, là, elle est couverte d’un tapis de papillons, s’effare une dame, en pointant une petite maison au coeur du village. C’est fou. Je n’ai jamais vu ça ».

«Unfléau»

Si les choses se sont calmées ces derniers jours, ils restent bien là à virevolter partout. Des centaines de papillons morts jonchent les ruisseaux et l’intérieur des lampadaire­s. « Regardez! Regardez!», suffoque Gérard Steppel, le maire, en secouant des plantes. Plusieurs lépidoptèr­es s’en échappent. C’est la troisième année que l’insecte originaire d’Asie se pointe dans sa commune. Rien que cet été, il y a eu trois gros cycles. Et il y en a toujours plus. Quand on sait qu’une femelle pond plusieurs centaines d’oeuf par jour, on comprend son inquiétude : « C’est un fléau. Il n’y a pas de régulation car ici, il n’y a pas de prédateurs, à part quelques oiseaux. Au début, on trouvait ça presque marrant. L’an dernier, on n’a pas eu de dégâts, mais là, ça commence à être alarmant. Qu’est ce que ça va être, si on ne fait rien ? ».

Les plantes touchées

Comme son nom l’indique, l’insecte s’attaque au buis, très présent sur les collines de Marie. L’observateu­r attentif constatera qu’il est comme calciné, alors qu’il est censé rester vert toute l’année. Problème, d’autres plantes commencent à être touchées. Sureau, figuiers, rosiers… Les habitants se sentent désarmés. On teste de choses, on achète des produits chimiques. Par exemple cette dame, qui n’a pas osé lancer de traitement, car elle sait que cela tuerait aussi les abeilles. Mais elle partage l’inquiétude générale : « Quand il n’y aura plus de buis ou de sureau, ils mangeront quoi ? » Gérard Steppel aussi est préoccupé par d’éventuels traitement­s lourds. Surtout, il a en tête les différente­s régions de France où le papillon a sévi et s’étonne de ne pas avoir de nouvelles des autorités publiques. « On a des informatio­ns sur les frelons ou les chenilles procession­naires, mais pas sur ça. Sur le départemen­t, on est les premiers touchés. Il faut se demander si ça va être récurrent et prendre conscience du fléau. C’est un peu comme quand on regarde une fumée, comme ça, de loin. Et qu’en fait, c’est le gros incendie ».

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(Photo A.L.) Le maire, Gérard Steppel, pointe du buis étouffé par le papillon.

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