Marine Le Pen: «Les nations vont reconstruire l’Europe»
Pour sa rentrée, hier à Fréjus, la présidente du RN a opposé l’Europe des nations souveraines qu’elle promeut à l’Union européenne «qui organise sa destruction par l’immigration massive»
Les fonctionnaires de Bruxelles ont décidé de la fin des nations. Il nous faut être au rendez-vous que l’histoire nous fixe. Ce sont les nations qui vont reconstruire et sauver l’Europe. » Forte des bons sondages qui placent sa liste au coude-à-coude avec celle de LREM, Marine Le Pen a fixé son cap sans tourner autour du pot et en déclinant ses fondamentaux, hier lors de son discours de rentrée à Fréjus. Elle entend arriver en tête et devancer La République en marche aux européennes.
« Submersion »
La présidente du Rassemblement national a bien pris soin de marteler le distinguo : elle n’est pas contre l’Europe, seulement contre «l’Union européenne, cette UERSS qui ne défend pas l’Europe mais organise sa destruction par l’immigration massive et la dégradation de son tissu social». Elle y oppose l’Europe prônée par le RN, «celle de la liberté des peuples, de la souveraineté ». Marine Le Pen voit le vent de l’histoire souffler dans son sens : « En Pologne, en Autriche, en Hongrie, nos idées sont déjà au pouvoir. Et depuis l’arrivée de Matteo Salvini, le nombre de migrants a baissé de 65 % en Italie. C’est une lame de fond qui parcourt le monde, nous assistons partout au triomphe des peuples. Avec nous, la France redeviendra maîtresse de ses frontières et l’Aquarius n’accostera plus sur les côtes hexagonales ! La parenthèse mondialiste se referme. » Pour mieux enfoncer le clou de « la submersion honteuse et silencieuse de la France », la finaliste de la présidentielle a évoqué l’exemple de la commune varoise de Châteaudouble, où elle s’est rendue cette semaine, «qui se voit contrainte d’accueillir 72 migrants pour un village de 477 habitants. Et cela se passe dans des dizaines d’autres villages en France. On assiste au mépris de l’identité de nos pays. L’Etat joue aujourd’hui contre la nation. »
«Macron rame»
Et de s’indigner, encore et encore : « Les préfets n’ont plus qu’une seule activité, l’implantation des migrants, ils ne s’occupent plus que de cela. Un migrant mineur coûte 4 200 euros par mois, l’Aide médicale d’urgence deux milliards par an au pays (1). Il n’y a plus d’argent pour rien, mais il y en a pour l’immigration.» Laquelle n’est pas pour rien, à ses yeux, dans «l’ensauvagement actuel de notre société ». Avant cela, Marine Le Pen n’avait bien sûr pas oublié de taper sur le président de la République : « Emmanuel Macron incarne la fin d’un cycle. Il ne marche plus, il rame. On ne dirige pas une grande République comme la France seul, entouré de mercenaires de supermarché. On a quelqu’un qui n’est pas vraiment le chef de ce qu’il reste de l’Etat. Même la volonté de restaurer la dignité de celuici s’est fracassée sur la transformation de l’Élysée en boîte de nuit transformiste. »
« Les mesures pour l’emploi sans effet »
Elle a successivement pointé les mauvais résultats économiques de la France par rapport à ses voisins de la zone euro, la croissance faible avec une prévision de 1,6 à 1,8 % pour 2019, la dépense publique et le chômage en hausse sur un an. « Le choc de croissance n’a pas eu lieu, les mesures pour l’emploi n’ont pas eu d’effet et n’ont fait que renforcer la précarité. Des économies sont à faire, mais pas sur le dos des Français qui ont le plus besoin de la solidarité nationale. »