Économies sur le papier WC
Ils souhaitent, évidemment, garder leur anonymat. « Par crainte de représailles administratives ». Mais deux agents ont tenu à témoigner de leurs conditions de travail, « de plus en plus dégradées » selon eux. « Dans les crèches et haltes garderies, on nous place beaucoup plus d’enfants qu’auparavant, il faut remplir, remplir, remplir tout le temps, d’autant plus que la Ville touche des subventions de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) pour chaque enfant, souligne cette auxiliaire-puéricultrice. Pendant les vacances, c’est très dur de faire face. De plus en plus de filles tombent malades, l’une d’elles est même décédée récemment d’une rupture d’anévrisme, à ans. Depuis , ça devient de plus en plus dur… » Pression sur le personnel. Mais aussi économies abusives sur le matériel ? Cette employée d’un centre de loisir en est convaincue.
« On rogne sur le bien-être des enfants, jamais sur le tapis rouge ! »
« Avec les restrictions budgétaires, on est obligés de faire des économies sur les lave-mains. On passe encore des commandes, on reçoit du matériel, mais en quantité insuffisante. On court même après le papier toilettes, et on a été en panne de savon durant trois jours .» La faute à des prévisions, qui doivent désormais être calculées au plus juste. « L’économat est au cordeau, et depuis quatre ou cinq ans, c’est de plus en plus ric-rac. Par exemple, on nous fait aussi vider les sacs poubelles dans les containers, afin de pouvoir les réutiliser. Et on doit souvent se limiter à une sortie par mois, ajoute encore la fonctionnaire. Moi, ce qui me peine, à la fois comme maman et comme agent auxiliaire, c’est qu’on impose ces restrictions aux détriments des enfants. On rogne sur leur hygiène et sur leur bien-être, mais jamais sur le tapis rouge du Festival ! »