« Sur le terrain, c’est le parcours du combattant »
« Les idées qu’il propose peuvent être sympathiques... Mais j’aimerais qu’il descende dans la rue. Car sur le terrain, pour un demandeur d’emploi, c’est le parcours du combattant ! » Croisé hier à la sortie de Pôle Emploi à Nice, Nicolas Frappart, ans, n’a guère goûté le propos présidentiel. Comme bien d’autres demandeurs d’emploi sondés. Mauvaise volonté ? La réalité est tout autre, réplique ce travailleur précaire. Seize ans qu’il enchaîne les boulots en CDD, aujourd’hui dans les transports, naguère dans l’hôtellerie-restauration. « Déjà à l’époque, on ne nous proposait que des temps partiels, CDD ou emplois saisonniers. Le rythme est dur, mais surtout, on est payé au lance-pierres et on n’a aucune reconnaissance. On nous prend pour des robots ! J’ai entendu des employeurs dire : “Si ça ne vous convient pas, derrière vous, il y en a vingt-cinq qui attendent...” Après, j’ai aussi vu des jeunes qui demandaient des responsabilités et un salaire comme s’ils avaient dix ans d’expérience. » Torts partagés, en quelque sorte. Pour Nicolas Frappart, le marché du travail ressemble à un saut d’obstacles permanent qu’aucun politique n’a su vaincre : «Soitonnousdemande trop de qualifications... soit les employeurs sont trop surchargés de taxes pour donner une opportunité en CDI. »