Les premiers migrants à Châteaudouble
Châteaudouble, petit village de la région de Draguignan dans le Var qui accueille des migrants. Et suscite l’intérêt de la presse européenne ! Outre des journalistes français, des correspondants d’Italie et d’Allemagne ont assisté à l’arrivée des premiers migrants dans le centre d’accueil et d’orientation (CAO), aménagé dans l’ancienne maison de retraite. Il faut dire que depuis l’annonce faite cet été de la venue de 72 réfugiés dans ce village de 470 âmes, le sujet alimente les médias et surtout les réseaux sociaux.
Les caméras tenues à distance
Alors, hier, afin de rassurer et protéger au mieux ces personnes, souvent fragilisées, les caméras ont été tenues à distance. Déposés devant la structure, aux environs de 15 h 30 par un minibus et un véhicule de tourisme, les dix jeunes hommes ont salué brièvement les médias avant de rentrer dans le bâtiment. À l’intérieur, le personnel de l’association Forum réfugiés a établi un premier contact autour d’une boisson chaude, avant de les inviter à visiter l’établissement. Âgés d’une vingtaine, voire d’une trentaine d’années, ces jeunes gens, originaires d’Asie et d’Afrique, ont découvert les locaux avec des espaces collectifs et privés. Pour l’équipe, il va falloir faire connaissance avec ces nouveaux visages. La responsable du site, Lydia Trompat, a déjà une expérience dans l’humanitaire : « J’ai géré un centre d’accueil et travaillé avec ce type de public à Gap et dans le Champsaur » (HautesAlpes), rappelle-t-elle.
Des dons qui viennent du village
Dans l’entrée, des vêtements, des casseroles, des couvertures et autres objets courants sont en attente. « Ce sont des dons qui viennent de Châteaudouble », précise-t-elle. Les lits sont en place, trois dans chaque studio. La kitchenette est basique : une plaque pour la cuisson, un évier, un mini-réfrigérateur. Dans une caisse, des pommes de terre et quelques aliments de base pour débuter. Les migrants devront se faire eux-mêmes la cuisine. Outre la cheffe de service, une secrétaire, un agent de mobilité, deux chargés d’accompagnement pour gérer les dossiers de procédure d’asile, un agent d’hôtellerie, vie collective et animation sont sur place au quotidien.
« Je n’ai pas senti d’animosité »
« On fera un planning pour les courses, le ménage, les transports, les activités avec les bénévoles, cinq ou six se
sont déjà manifestés », indique Lydia Trompat. Le soir, les dimanches et jours fériés, une entreprise de sécurité prendra le relais. La responsable a fait le tour du voisinage : « Je n’ai pas senti d’animosité, ni de refus ». Elle souhaite communiquer avec les villageois : « On comprend les inquiétudes des citoyens, il faut les rassurer. »
Pour elle, c’est sûr : « D’ici 15 jours, on ne parlera plus de Châteaudouble ».
E. E. ET V. G.