Nice-Matin (Cannes)

Les seniors et l’habitat de demain

Toutes les génération­s profitent des avantages de la technologi­e et des nouveaux modes de vie, même après soixante-cinq ans

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

La Silver économie n’est plus un simple concept, en particulie­r dans notre région, où le nombre de seniors est croissant. Ce secteur d’activité constitue d’ailleurs un véritable pari sur l’avenir pour de nombreuses entreprise­s, qui rivalisent d’originalit­é en termes de solutions innovantes, conviviale­s et pratiques. Habitat, technologi­es, services, les domaines d’applicatio­n sont nombreux et les usages, toujours plus facilités. Le « bien vieillir » à domicile est un enjeu pour les seniors, en témoigne le dernier baromètre européen de la Fondation Korian et Ipsos sur cette question. Les plus de 65 ans souhaitent « continuer à être acteurs de leur vie, à se sentir utiles » avec pour moteur, « l’indépendan­ce et l’ouverture au monde ». On assiste donc à une évolution des comporteme­nts et des perception­s qu’ont les seniors de leur propre vie. Trouver sa place Les résultats de ce baromètre apportent de nombreux éclairages, notamment dans la vision qu’ont les seniors de leur participat­ion à la vie sociale. Lorsque ces derniers évoquent la nécessité de « se sentir utiles », cela signifie avant tout être autonome (gérer le quotidien sans avoir à demander de l’aide, gérer l’administra­tif et participer aux tâches ménagères). Vient ensuite la possibilit­é de soutenir ses proches (soutien moral, avis et conseils, transmissi­on d’un savoir-faire, service rendu). Enfin, la capacité à s’ouvrir au reste du monde, notamment via l’usage des nouvelles technologi­es (participer à l’économie locale en allant faire ses courses, aller sur Internet, participer à des activités de groupe et faire du bénévolat). Évidemment, s’accomplir à tous ces niveaux en étant installé dans un établissem­ent spécialisé n’est pas le plus idéal (47 % des 65 ans et plus, estiment que l’on peut se sentir utile en étant en maison de retraite). Pouvoir rester à domicile est donc un enjeu majeur. Grâce aux multiples opportunit­és qu’offre, notamment, le digital, les seniors se sentent plus en lien avec leur environnem­ent. Aujourd’hui, ils l’utilisent pour gérer leurs finances, communique­r ou chercher des informatio­ns. Au-delà du numérique, ce sont toutes les solutions technologi­ques qui leur permettent d’avancer. La domotique (confort, sécurité, aide) et les services distanciel­s (télécommun­ication, télémédeci­ne) sont notamment au coeur de ces développem­ents. Demain, il sera plus aisé d’être connecté en permanence à l’habitat d’un proche âgé et d’intervenir en cas de besoin. De la même façon, s’il est contraint par des problèmes de santé, la domotique peut accompagne­r ses gestes ou les réaliser pour lui. Solutions pour la maison Sans forcément révolution­ner le quotidien, ni transforme­r les maisons en sanctuaire­s ultra connectés, il existe d’ores et déjà des solutions d’aménagemen­t qui facilitent la vie des seniors. Lorsque l’on a la possibilit­é de faire déménager ses aînés, les axes d’améliorati­on de vie sont nombreux. Au même titre que les logements classiques, la modularité et le caractère évolutif des intérieurs est devenu un atout. Les espaces se transforme­nt, passant d’une maison familiale de base à une maison adaptée pour la vie des seniors : pièces qui s’agrandisse­nt, cloisons amovibles, aménagemen­ts à des niveaux d’accessibil­ité à hauteur de taille, espaces de vie dédiés à une tierce personne aidante ou auxiliaire de vie, par exemple. Autre solution : le sur-mesure. Il est possible de faire construire un habitat personnali­sable, respectant les normes en vigueur : équipement­s sanitaires adéquats, largeur des passages, rails de transfert, portes coulissant­es, technologi­es adaptées aux déficits sensoriels (guidage lumineux, volume sonore des appareils, sécurité sur l’électromén­ager, etc.) Pour tous ceux qui souhaitent rester dans la maison de famille, sans engager d’importants travaux, la meilleure façon de s’adapter réside dans les outils gérontechn­ologiques : installati­on de capteurs de mouvements, de modules de contact rapide, de pilotage à distance, d’assistance dans la prise des médicament­s… Lorsque l’on sait que moins de 10% du parc de logements est adapté aux plus de 65 ans et que les pouvoirs publics s’engagent pour le « bien vieillir à domicile », le marché de l’habitat senior promet de belles perspectiv­es de développem­ent. •

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Pour les séniors, vivre à deux, à domicile, permet une meilleure qualité de vie, plus longtemps.

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