St-Tropez : soupçonné de viol le chanteur Saad Lamjarred écroué
La star marocaine de 33 ans, Saad Lamjarred, dormira finalement en prison. Le chanteur aux millions de « vues » sur Internet avait été interpellé le 26 août à Saint-Tropez, après la plainte d’une jeune femme l’accusant de l’avoir violée la veille dans un établissement de nuit (nos éditions précédentes). Le 28 août, il avait été mis en examen à l’issue de sa garde à vue et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire, moyennant une caution de 150 000 €. Le parquet, qui avait requis son placement en détention provisoire, avait fait appel en septembre de la décision du juge des libertés et de la détention.
Plusieurs enquêtes pour des faits similaires
Costume bleu marine et chemise blanche, Saad Lamjarred, assisté d’une interprète en langue arabe, a quitté hier la salle de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, par le box des détenus à l’issue d’une audience à huis clos. « C’est une décision très décevante. M. Lamjarred conteste les faits et l’intégralité des accusations portées à son encontre. Il a démontré par le passé qu’il honore toujours les rendez-vous judiciaires », a réagi son avocat, Me Jean-Marc Fedida : « Nous allons reprendre notre bâton de pèlerin pour que dans un premier temps il retrouve la liberté, puis pour démontrer qu’il est innocent ». Le chanteur est visé par plusieurs enquêtes pour des faits similaires. Il a déjà été mis en examen en octobre 2016 à Paris pour « viol aggravé » et « violences volontaires aggravées» et écroué. À la veille d’un de ses concerts, une jeune femme de 20 ans avait porté plainte, affirmant avoir été agressée par le chanteur dans la chambre d’hôtel de ce dernier. Laura Prioul, qui avait témoigné dans nos colonnes quelques jours après cette nouvelle accusation, s’était dite choquée : « Combien faudrat-il encore de victimes pour que l’on ouvre enfin les yeux ? » s’interrogeait alors la jeune femme. Dans cette première affaire, Saad Lamjarred avait été remis en liberté en avril 2017, sous bracelet électronique. Le roi du Maroc Mohammed VI avait annoncé qu’il prenait en charge les frais d’avocats du chanteur. Son contrôle judiciaire ayant été assoupli, Lamjarred n’avait plus obligation de porter ce bracelet électronique lors de son dernier séjour à Saint-Tropez. Toujours en avril 2017, il est également mis en examen pour « viol » après la plainte d’une jeune FrancoMarocaine affirmant avoir été agressée et frappée par le chanteur à Casablanca en 2015. Le parquet doit encore prendre ses réquisitions sur la tenue ou non d’un procès aux assises, avant la décision finale des juges d’instruction. Saad Lamjarred avait également été mis en cause aux États-Unis dans une affaire de viol présumé datant de 2010, mais les poursuites avaient été abandonnées.