L’ordonnance du Président
Le plan santé voulu par le gouvernement a été détaillé par le président de la République Emmanuel Macron. La réforme dans ses grandes lignes. Nos commentaires.
■ , milliards d’euros investis d’ici à
Le plan « ma santé 2022 » sera doté d’un budget total de 3,4 milliards d’euros d’ici à 2022 répartis entre la structuration des soins dans les territoires (1,6 milliard), l’investissement hospitalier (920 millions), la transformation numérique (500 millions) et l’évolution des métiers et des formations (420 millions). L’an prochain, les crédits de l’Assurance-maladie augmenteront de 2,5% soit 400 millions d’euros (au lieu des 2,3% prévus). Notre avis : « Plus d’argent ? Cela fait plaisir à tout le monde. La France dépense déjà beaucoup, beaucoup d’argent pour la santé, et l’on aurait préféré qu’Emmanuel Macron nous indique où il pouvait faire des économies. C’est un peu notre argent, après tout !»
■ Suppression du numerus clausus dès
La rentrée 2020 connaîtra un bouleversement majeur avec la suppression du concours en fin de première année de médecine qui avait été mis en place par le législateur en 1971. Notre avis : « C’est une bonne mesure pour les étudiants, mais elle ne règle en rien le problème de déserts médicaux et de qualité de la formation des soignants. »
■ assistants médicaux
Pour permettre aux médecins de se recentrer sur leur coeur de métier, 4 000 postes d’assistants médicaux seront créés. Ils effectueront les tâches administratives et certains actes simples (prise du poids, de la taille, etc.). Ces assistants seront affectés aux médecins qui exercent en groupe, en contrepartie d’engagements (prise de nouveaux patients, consultations sans rendez-vous jusqu’à 20 heures, etc.). Emmanuel Macron a refusé l’idée d’imposer des tours de garde les nuits et weekends. Notre avis : « Une analyse des obstacles à la délégation de tâches, inscrite dans la loi depuis 2009, mais qui peine tant à se mettre en oeuvre, aurait été
certainement plus “productive”».
■ médecins pour les déserts médicaux
Pour lutter contre les déserts médicaux, 400 généralistes et salariés d’hôpitaux seront affectés (sur la base du volontariat) dans des zones prioritaires. Ils seront salariés. Le président explique en outre que le principe du salariat est de plus en plus plébiscité, notamment par les jeunes médecins. Notre avis : « Toutes les mesures, même les plus incitatives, prise à ce jour n’ont pas permis de résoudre la problématique des déserts médicaux, que beaucoup aimeraient voir requalifier de “déserts” tout court. Ce qui permet d’envisager la problématique sous un autre angle. »
■ Réduire la part de la TA
La tarification à l’activité, mise en place en 2004, sera modulée pour représenter 50% des modes de financement. Des forfaits pour certaines maladies chroniques (diabète, insuffisance rénale chronique...) seront mis en place. L’objectif est de limiter les actes inutiles ou réalisés en doublons et de favoriser le dialogue entre les différents professionnels de santé.
Notre avis : « 50% n’est-ce pas encore trop, lorsque chacun s’accorde à dire que la T2A est une des premières causes d’inflation des dépenses de santé et... d’épuisement des personnels hospitaliers ?»