Nice-Matin (Cannes)

« Une désaffecti­on pour le libéral »

- Dr Laurent Saccomano

Le Dr Laurent Saccomano, président de l’URPS (Union régionale des profession­nels de santé) médecins libéraux PACA, commente les annonces faites par Emmanuel Macron.

Votre réaction ?

Le diagnostic, ça fait des décennies qu’on le fait, que ce soit sur les déserts médicaux, le numerus clausus, la délégation de tâches, etc. Tous ces sujets ont été maintes fois évoqués, à chaque fois on a entendu des plans d’annonces… mais quand il a fallu les mettre en place, on s’est rendu compte que ce n’était pas simple, que les acteurs n’étaient pas aidés de la même façon, notamment le monde libéral.

Quid des assistants médicaux ?

Beaucoup de questions restent ouvertes : qui va les rémunérer ? Quelles seront leurs tâches ? Où seront-ils ? Ils seront   en France, soit une quarantain­e par départemen­t. En PACA, nous avons   médecins libéraux, qui en bénéficier­a alors ?

Le président veut développer la médecine de proximité, les maisons médicales et lutter contre les déserts médicaux en salariant  médecins dans ces zones. Sans rien imposer. Est-ce une bonne méthode ?

La coercition n’a jamais marché. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a une désaffecti­on des jeunes médecins pour l’exercice libéral. Quand on discute avec les internes, on s’aperçoit qu’ils ont des appréhensi­ons : la gestion du cabinet sur le plan administra­tif, l’équipement, les horaires, la responsabi­lité… Ils souhaitent se regrouper mais pour cela il faut leur donner les moyens. Il faut passer à l’acte et aider les acteurs sur le terrain à mettre en applicatio­n les solutions qui leur seront véritablem­ent utiles avec les outils dont ils ont besoin : messagerie sécurisée, dossier médical partagé, etc.

Et les patients dans tout ça ?

Ils ont aussi un rôle à jouer, une place à prendre. Mais il faut déjà mieux les informer de ce qui existe.

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