Nice-Matin (Cannes)

FOOTBALL «J’ai débuté

Auteur de deux grosses prestation­s contre Lyon et Rennes, Walter Benitez revient sur son parcours qui l’a mené jusqu’à Nice et dévoile ses meilleurs souvenirs, comme ses objectifs

- WILLIAM HUMBERSET

Discret dans la vie, Walter Benitez préfère s’exprimer sur le terrain. Son mètre  et ses deux dernières prestation­s ne sont pas passés inaperçus dans le regain de forme du Gym. Accompagné de Wanda, sa compagne qui s’occupe également de sa communicat­ion, le portier argentin est revenu sur son début de saison et le parcours qui l’a mené à Nice. Dans un français qu’il maîtrise aussi bien que l’exercice du penalty.

Walter, vous venez d’être cité deux fois dans le onze type de L’Equipe...

Ça me fait plaisir. Je suis toujours prêt à aider l’équipe, disons que parfois il y a des matchs plus compliqués que d’autres. Je donne toujours le maximum, j’aime l’exigence de ce poste. Un gardien doit être concentré pendant  minutes, l’équipe compte sur lui pour faire des arrêts et contribuer à la victoire. Tu dois être sans cesse à %, ne jamais baisser ta garde.

Patrick Vieira avait pourtant préféré aligner Yoan Cardinale en début de saison. Ce fut un moment difficile à vivre ?

C’était un peu compliqué mais, encore une fois, j’ai relevé la tête. Il y a toujours des moments difficiles dans une carrière, il faut savoir rester positif pour continuer de progresser. Une saison, c’est long. Dès qu’on vous donne l’opportunit­é de s’exprimer, il faut en profiter.

D’autant plus que vous n’avez jamais débuté une saison avec le statut de numéro  depuis votre arrivée en ...

Je suis arrivé blessé, c’était compliqué. Il m’a fallu cinq mo is pour récupérer et rejouer avec la réserve avant d’intégrer le groupe profession­nel pour la première fois (le  octobre ). J’ai continué de travailler, j’ai perfection­né mon français et appris à connaître mes coéquipier­s.

Maîtriser la langue est d’autant plus important pour un gardien ?

C’est très important de bien comprendre mais surtout de bien parler pour diriger sa défense, organiser le placement et éviter les erreurs de marquage. Parler à ses coéquipier­s permet de rester bien concentré dans son match.

Avez-vous revu les images de votre performanc­e à Lyon ?

Oui parce que j’essaie toujours de visionner ce que j’ai bien fait, ce que j’ai moins bien réalisé aussi.

Selon vous c’est votre meilleur match sous le maillot niçois ?

Je pense, oui. Même s’il y a d’autres matchs aussi de la saison passée qui ont été importants.

Lesquels ?

A Caen ( e journée, -, il arrête notamment un penalty d’Ivan Santini), la rencontre décisive pour la qualificat­ion pour les es de finale de Ligue Europa aussi (e journée, - contre ZulteWareg­em). Je pense aussi au match à Bordeaux (e journée, -).

Vous faisiez votre retour dans un contexte compliqué, l’équipe restait sur de mauvais résultats. Dans quel état d’esprit étiezvous ?

J’étais tranquille. Dès que je suis dans le vestiaire, avant même l’échauffeme­nt, je suis déjà dans mon match. Je ne pense qu’à ça, rien d’autre. C’est vrai qu’il y avait une grosse équipe en face, avec de grands

‘‘ joueurs. Gagner là-bas c’était parfait pour la confiance, pour l’équipe comme pour moi. C’est une victoire à l’extérieur qui montre notre ambition dans ce championna­t. Elle a lancé notre saison.

S’il y avait une seule parade à retenir dans cette rencontre ?

Je pense que le plus difficile, c’est le double arrêt. Le Lyonnais (Ndombele) est proche de moi quand il reprend le ballon de la tête. Puis le ballon repart dans l’axe, il y a beaucoup de monde devant moi et je ne vois pas bien la balle sur la deuxième frappe (Fekir).

Dans la foulée, vous repoussez le penalty de Bourigeaud contre Rennes. Vous êtes à % de réussite dans ce registre (/), vous êtes un spécialist­e en fait ?

(Il rit) On peut le dire comme ça, oui. J’essaie de regarder les vidéos des tireurs, leur gestuelle avant de frapper... (Wanda intervient, en espagnol : “Ne livre pas tous tes secrets (rires)”) A l’entraîneme­nt, je réclame aussi qu’on me frappe des penalties de temps en temps en fin de séance.

C’est un duel psychologi­que qui s’engage avec le tireur ?

Exact. J’essaie de bouger sur ma ligne, de me grandir un peu plus pour donner l’impression au tireur qu’il n’y a pas de place pour marquer.

dans le football ? Vous avez toujours été gardien de but depuis vos débuts

J’ai débuté en tant que numéro , avant-centre. Le coach voyait que je ne marquais pas beaucoup de buts, il m’a fait reculer jusqu’à l’autre côté du terrain (rires) .Je devais avoir - ans et j’étais déjà plus grand que les autres, c’est peut-être ce qui l’a convaincu de me mettre dans les buts. Ça m’a plu et je n’en suis plus sorti.

Vous aviez un modèle à ce poste quand vous étiez jeune ?

Quand j’étais au centre de formation de Quilmes, j’ai essayé de m’inspirer de Mariano Andujar, un gardien argentin qui faisait la même taille que moi (, m). Au fil des années, je me suis intéressé à des portiers européens comme Neuer (,m), qui est selon moi le meilleur, ou Courtois, qui est très grand aussi (,m).

Vous regardez beaucoup de matchs à la télé ?

Oui. Je regarde un maximum de résumés sur le téléphone aussi pour observer les gardiens et les attaquants. J’aime regarder Gianluigi Buffon en Ligue  par exemple. Le voir jouer, l’écouter aussi. A  ans, il veut toujours gagner. Pour un jeune gardien, c’est un exemple important.

Que connaissie­z-vous de Nice avant d’arriver ?

C’est une rencontre avec Julien (Fournier, DG du club) à Buenos Aires qui m’a convaincu de venir. J’ai aimé son discours, le projet du club avec le nouveau centre d’entraîneme­nt, l’ambiance familiale du club, la qualité de vie à Nice... Tout ce qu’il m’avait dit était vrai. Je suis heureux ici. J’aime profiter de la ville, boire un peu de maté sur la plage en écoutant de la musique...

Vous imposer sur la durée à Nice pourrait vous permettre d’être appelé en équipe d’Argentine. C’est votre objectif ?

C’est un rêve que j’aimerais réaliser. Jouer pour son pays est la meilleure chose qui puisse arriver à un footballeu­r. J’ai découvert la sélection en U, j’ai participé au championna­t sud-américain des moins de  ans aussi. J’étais convoqué pour les JO  mais je me suis blessé. Enchaîner les bons matchs et pourquoi pas se qualifier pour une nouvelle coupe d’Europe pourrait me permettre d’être appelé chez les A. Jallet, Le Bihan, Srarfi, Makengo et Boscagli vous attendent à partir de 16 heures au 126 Avenue Léon Bérenger à Saint-Laurent-du-Var.

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