Nice-Matin (Cannes)

La politique au petit trot

- CÉDRIC COPPOLA C.C

LE POULAIN

De Mathieu Sapin (France). Avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen. Durée :  h . Genre : comédie. Notre avis : ★★

Arnaud Jaurès (Finnegan Oldfield), 25 ans, novice en politique, intègre par un concours de circonstan­ces l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidenti­elle. Il devient l’assistant d’Agnès Karadzic (Alexandra Lamy), directrice de la communicat­ion, une femme de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine. Sans l’épargner, elle l’initie aux tactiques du monde politique… Humour et politique peuvent-ils faire bon ménage au cinéma ? Quai d’Orsay de Bertrand Tavernier répondait il y a quelques années par l’affirmativ­e via l’adaptation d’une bande dessinée. Coïncidenc­e (ou pas), Mathieu Sapin vient du neuvième art et nous plonge dans les coulisses d’une primaire puis d’une campagne présidenti­elle, vue par le regard candide d’un étudiant que prend plaisir à incarner l’excellent Finnegan Oldfield. Dans le rôle de sa boss manipulatr­ice, spécialist­e des coups bas, Alexandra Lamy n’est pas en reste. Leur relation, plus complexe qu’il n’y paraît est le principal moteur d’un film qui arrive donc à nous faire rire sans tomber dans le grotesque. Moins complexe et complet que Les Marches du pouvoir gravies par le duo George Clooney - Ryan Gosling en 2011, Le Poulain n’en demeure pas moins plaisant. Même s’il a tendance à manquer de mordant dans le parcours de son jeune étalon... nommé Jaurès. Du fameux viol dans un tunnel d’Irréversib­le, aux scènes de sexe non simulées de Love, Gaspar Noé a toujours eu le goût de la provoc’. Mais cet esprit frondeur était souvent mis au service d’un propos… Ce qui n’est pas le cas de Climax, dont le pitch, une fiesta dans un hangar qui part en vrille à cause d’une substance versée dans la sangria, tient sur un timbre-poste. Accompagné d’une bande de jeunes comédiens danseurs, le cinéaste filme les excès et la décadence. Pendant une heure et demie, et en dépit de la maîtrise formelle qu’on lui connaît, c’est long, très long et répétitif… Une fois l’effet hype évaporé, on reste dubitatif en se souvenant que l’enfant terrible du cinéma français avait signé il y a quelques années Into The Void, poème noir hallucinat­oire imparfait certes, mais plus abouti. Une régression.

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