Nice-Matin (Cannes)

Les échos

- VINCENT MENICHINI

Allan Saint-Maximin n’est plus qu’à un but de son total en Ligue 1 de la saison dernière. Rien ne dit encore qu’il le dépassera mais, après cinq journées, cela semble largement dans ses cordes de faire mieux, voire de viser la barre des deux chiffres. Acheté dix millions d’euros à l’AS Monaco lors de l’été 2017, “Saint-Max” est toujours ce joueur déroutant que les défenseurs ont parfois tant de mal à apprivoise­r. Mehdi Zeffane, sa dernière victime en date, pourrait en témoigner. Samedi, le latéral algérien a eu le vertige. Car c’était un soir de grâce pour Saint-Maximin, un soir où on n’a vu que lui. Un soir, surtout,

‘‘ où il ne s’est pas contenté d’amuser la galerie avec ses arabesques mais un soir où il a été décisif, comme à Lyon, deux semaines plus tôt. « Donner du plaisir aux gens, il a ça en lui. Cette recherche d’émotion, cette forme d’innocence, il ne doit surtout pas la perdre, avance Adrian Ursea, l’ancien adjoint de Lucien Favre. Mais dans le football de haut niveau, il faut aussi être dans l’efficacité. Il est en train de franchir un cap, ça saute aux yeux... La saison dernière, il n’y avait pas grand-chose au bout de la chaîne. C’était 2/10 à la finition. Là, c’est 6 ou 7/10 et il peut arriver à 9 ou 10/10. J’ai l’impression que Patrick (Vieira) a trouvé la recette, que le contexte actuel semble propice à sa progressio­n. » Le champion du monde 1998 a décelé très vite l’immense potentiel de Saint-Maximin. Avec lui, il a instauré un rapport de confiance. Il le cajole, le pousse à en faire plus et le recadre, aussi, si besoin. Car il veut l’amener très haut. « Toi, tu vas me pomper de l’énergie, mais on va y arriver », lui a déjà lancé Vieira, en privé. C’était en juillet dernier, sous les yeux d’Hugo Lloris, qui avait également fait comprendre à Saint-Maximin qu’il avait le talent pour intégrer, à terme, le groupe France. « Il me fait penser à Coman, décrypte Ursea. A la Juventus, il n’y arrivait pas, alors qu’au Bayern, à chaque fois qu’il joue, il est performant. Je le répète, le contexte, c’est essentiel. » Sur le terrain, SaintMaxim­in profite du schéma en 35-2 que le staff a mis sur pied après la déroute contre Dijon. Positionné en tant qu’avant-centre, il dispose de davantage de liberté et profite des décrochage­s de Balotelli ou de Myziane pour prendre les espaces. Sa marge de progressio­n se situe dans le jeu dos au but, où il peut parfois faire preuve d’inconsista­nce. Avec Patrick Vieira, l’entente est parfaite. Il fallait

‘‘ le voir courir dans les bras de son entraîneur après son égalisatio­n contre Rennes, tel un enfant à la sortie de l’école. « Franchemen­t, c’est un coach que j’apprécie énormément, a glissé Saint-Maximin, après le succès contre le Stade Rennais. Ça se voit sur le terrain, je travaille beaucoup pour le groupe et pour lui rendre la pareille. Il arrive à trouver les bons mots, surtout avec moi. Je sens qu’il est vraiment derrière moi et qu’il attend le maximum de ma part. Quand c’est le cas, c’est comme avec ses parents, ce qu’on veut, c’est ne pas décevoir. » Agé de 21 ans, l’attaquant formé à Saint-Etienne, garçon orgueilleu­x et très sûr de lui, marche à l’affect. S’il a progressé sous les ordres de Lucien Favre, il n’entretenai­t pas une relation rêvée avec le technicien suisse. Ce dernier n’était pas vraiment en phase avec le rythme de vie, qu’il jugeait quelque peu décousu, de son joueur. Tout aussi génial que déroutant, “Lulu” avait suggéré à ses dirigeants de revendre l’ancien Monégasque quelques jours après son arrivée à l’OGC Nice, le jugeant trop personnel. « Je le vois jouer des matchs de Ligue des champions dans le futur, annonce Ursea. C’est un garçon réceptif, qui a une intelligen­ce différente car elle s’exprime de manière instinctiv­e. » Malgré ses imperfecti­ons et une saison dernière inégale, Saint-Maximin dispose d’une bonne cote en Europe. Cet été, Liverpool est venu aux renseignem­ents avant d’engager Xherdan Shaqiri. Newcastle et Séville ont fait parvenir une offre aux dirigeants niçois, qui n’ont pas donné suite. C’était pourtant tentant, mais ils sont persuadés que le meilleur est à venir et ont fixé la clause de valorisati­on de leur joueur à soixante millions d’euros. Une somme qu’ils espèrent approcher à l’été 2019. «Onattend beaucoup de lui, mais c’est normal, affirme Dante. Il est très jeune. S’il travaille encore plus, il va arriver au très haut niveau. Mais pour le moment, il n’a fait que deux bons matchs sur trente-huit... »

Jallet préservé, Balotelli de retour

Forfait contre Rennes, Mario Balotelli a repris l’entraîneme­nt normalemen­t. L’Italien devrait retrouver sa place dans le onze, à Montpellie­r. Victime d’une douleur au cou, Christophe Jallet est resté aux soins. Youcef Atal pourrait en profiter pour débuter à droite.

En dédicaces à Saint-Laurent

Hier après-midi, Mickaël Le Bihan, Olivier Boscagli, JeanVictor Makengo et Bassem Srarfi avaient donné rendez-vous aux supporters niçois au Macron Store de Saint-Laurent-du-Var pour une grande séance de dédicaces. Pendant plus d’une heure, les quatre Aiglons ont ainsi pu échanger avec les supporters rouge et roir, avant le déplacemen­t de Montpellie­r, où Nice visera la passe de trois.

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(Photo DR) Makengo et Le Bihan.

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