LE CINÉMA EN HAUT DE L’AFFICHE SUR LA CÔTE
Alors que l’heure du renouveau a sonné pour les studios de la Victorine à Nice, Cannes n’est pas en reste avec son campus cinéma et ses projets de plateau de tournage géant et de centre de postproduction.
Leur démolition a été envisagée. Un projet de tunnel y a même été… enterré. Les studios de la Victorine, c’est un terrain de sept hectares idéalement situé à proximité de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur, de la gare Saint-Augustin, de la voie rapide et de l’autoroute A8. Commodités d’accès garanties, vue sur la mer assurée. Les promoteurs immobiliers avaient toutes les raisons de s’y intéresser. Les lieux, in extremis, ont été préservés. La passion du cinéma l’a donc emporté. Après avoir longtemps végété, la Victorine s’apprête à fêter son centenaire. En beauté, on l’espère, selon ce qu’aura décidé un comité Victorine élargi. Cette assemblée, réunie au mois d’avril dernier à l’initiative de Christian Estrosi, accompagne une mission de relance confiée à Eric Garandeau, ancien président du Centre national du cinéma (CNC). On y trouve notamment Costa-Gavras, Claude Lelouch, Michel Hazanavicius et Thierry Frémaux. Ou encore les réalisateurs niçois Bertrand Bonello (Saint Laurent), Michèle Laroque (Brillantissime) et Joann Sfar (Gainsbourg, vie héroïque). En novembre 2017, après dixhuit ans d’une concession qui, selon le maire de Nice, « n’avait pas su valoriser [leur] potentiel », les studios ont été repris en régie municipale. Une délégation de service public permettrait d’installer un nouvel exploitant rompu aux aspects les plus concrets des métiers du cinéma. Quelle que soit la formule qui sera retenue, l’avenir passera par la rénovation de l’outil et par une relance pérenne de l’activité. Ce que l’attractivité du territoire devrait faciliter. Mais en complémentarité avec Cannes, où le rendez-vous CanneSeries s’est ajouté récemment au prestigieux Festival international du film, en attendant l’ouverture d’un outil de postproduction auquel pourrait être adjoint le plus grand studio de tournage d’Europe.
Centenaire en
D’ici là, Nice aura planché sur des festivités mémorables, en partenariat avec la Cinémathèque française. Il s’agit de célébrer les pionniers Louis Nalpas et Serge Sandberg, fondateurs de la Victorine en 1919. Tous deux surfant sur le succès de La Sultane de l’amour, premier grand film français colorisé qui venait défier les productions américaines. Une muette bluette magnifiant la liaison tourmentée de la princesse Daoulah et du Prince Mourad, elle déguisée en fille du peuple, lui en modeste pêcheur. Au risque de « spoiler » une oeuvre vénérable, on peut souligner que l’histoire se finit bien. Ce qu’il faut sans doute considérer un heureux présage, à la veille de la renaissance attendue des studios.