Nice-Matin (Cannes)

Nicolas Dupont-Aignan ira seul aux européenne­s

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Nicolas Dupont-Aignan va mener sa propre liste pour les élections européenne­s de mai 2019 tout en lançant hier un « appel solennel » aux Républicai­ns (LR) et au Rassemblem­ent national (RN, ex-FN) dont les têtes de liste se font toujours attendre. Marine Le Pen lui avait publiqueme­nt proposé, fin mai, de faire liste commune. Son allié de l’entre-deux tours de la présidenti­elle de 2017 a finalement refusé l’invitation lors d’un discours prononcé au Cirque d’hiver à Paris pour le congrès de son parti, Debout la France (DLF). « On avait une fenêtre de tir historique pour réussir une liste d’alliance. Rien politiquem­ent ne nous sépare. Il souhaite mener cette aventure personnell­e. Ce n’est pas très grave, on se retrouvera au Parlement européen » ,a anticipé Marine Le Pen hier matin.

 % dans les sondages

Hormis Florian Philippot (Les Patriotes), Nicolas Dupont-Aignan est le premier, à droite, à se lancer dans ce qui sera également le premier scrutin intermédia­ire du quinquenna­t Macron, qualifié de « fake président » par le député de l’Essonne. Un sondage Odoxa plaçait récemment le RN de Marine Le Pen à un demi-point (21%) de La République en marche (21,5%), devant Les Républicai­ns (14%), la France insoumise (12,5). La liste DLF est créditée de 6%. aux orientatio­ns réformatri­ces prises, souvent avec difficulté, par le Président en , même si le monde traditionn­el de la politique (et sans doute une partie des Français) « est, dit-il, devant ce surgisseme­nt comme une poule devant un couteau ». «Intraitabl­e » : le second mot est au moins aussi important que le premier. François Bayrou, qui se considère à juste titre comme ayant beaucoup contribué au « surgisseme­nt » d’Emmanuel Macron l’année dernière, ne veut pas se laisser enfermer. Il l’a dit à ses militants, en s’adressant surtout à Christophe Castaner, délégué général du mouvement En Marche, présent à l’université de rentrée du mouvement démocrate, et au-delà, au président de la République : si fidèle qu’il soit, François Bayrou dira son mot quand il le voudra. Fort de l’unité de son groupe à l’Assemblée nationale, une cinquantai­ne de députés qui font leur poids, il compte bien continuer à jouer librement son rôle auprès du Président. Et l’inciter, surtout, à écouter les Français. Paradoxe : au moment où Emmanuel Macron reste muet sur ses réussites, c’est François Bayrou qui a fait, à sa place, son bilan, qu’il a voulu, naturellem­ent, positif, avec mention particuliè­re pour le plan de lutte contre la pauvreté et plan santé, en effet particuliè­rement bien acceptés, même obscurcis par le buzz autour de l’affaire Benalla. Une façon pour lui d’inciter le Président, comme les Français le lui demandent, à présenter d’urgence une mise en perspectiv­e, une vision plus large des réformes entreprise­s et annoncées. Car ils ont besoin, avant tout, de savoir non d’où ils viennent, mais où ils vont.

« Si fidèle qu’il soit, François Bayrou dira son mot quand il le voudra.»

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