Nice-Matin (Cannes)

Plus jamais ça !

Le Gym a affiché de nombreuses faiblesses à Montpellie­r. Ses cadres, comme Cyprien et Balotelli, doivent en faire plus...

- VINCENT MENICHINI

Dès hier matin, les Niçois ont basculé vers le déplacemen­t à Nantes, où ils devront se racheter de leur piètre prestation de Montpellie­r. Retour en trois points sur cette triste soirée à la Mosson.

Le dilemme Balotelli

Il y avait matière à le faire, mais Patrick Vieira n’a pas voulu l’accabler. Parce qu’il connaît sa susceptibi­lité et qu’il sait, surtout, que Mario Balotelli est encore loin de sa forme optimale. A n’en pas douter, Lucien Favre, qui ne s’est jamais fait prier pour regretter son manque d’investisse­ment, aurait pris moins de pincettes. Manager l’Italien, c’est avancer sur un fil, en permanence. A Montpellie­r, Vieira a certaineme­nt songé à le remplacer en seconde période. Il ne l’a pas fait, il aurait peut-être dû mais c’est en accumulant du temps de jeu que Balotelli redeviendr­a, peut-être, celui qui a tant de fois permis, lors des deux dernières saisons, à Nice de gagner des matchs. « Il y a des rencontres où il n’a pas envie, pose Christophe Pignol, consultant pour beIN et présent à la Mosson, samedi soir. A Montpellie­r, c’était le cas, mais ça ne me surprend pas. Je pensais que Vieira allait le sortir car quand il est comme ça, il peut prendre rouge à tout moment. » En six journées, entre sa suspension et sa méforme, « Super Mario » n’a joué que deux matchs pour deux avertissem­ents et zéro but. Vieira espère en faire l’un de ses leaders. Samedi soir, il n’a absolument rien proposé pour prétendre en être un. « Je me mets à la place de ses coéquipier­s. Cela ne doit pas toujours être évident de courir pour lui. En même temps, à tout moment, il peut faire basculer un match, comme sur le coup franc à la fin qu’il tire très bien, estime Pignol. C’est tout le paradoxe avec lui... » Le club a fourni de gros efforts financiers pour le garder une saison de plus, ce qui a conduit à des arbitrages en fin de mercato pour ne pas voir la masse salariale exploser. Jean-Pierre Rivère a prétendu, dans nos colonnes, qu’un attaquant de ce calibre était « rare ». Qu’il le prouve à nouveau, dès demain à Nantes, où il pourrait toutefois être préservé au coup d’envoi, en vue de la réception du PSG.

Cyprien, c’est quoi le problème ?

Comme Balotelli, il fait partie des cadres du groupe. Comme l’Italien, il ne répond pas aux attentes, aussi élevées soient-elles. Forcément, c’est handicapan­t pour le collectif rouge et noir qui a été d’une faiblesse confondant­e à Montpellie­r. « Par moments, c’était le néant, sanctionne Christophe Pignol, défenseur de Nantes et Monaco dans les années 1990. Cyprien souffre du départ de Seri avec qui il avait une vraie complicité dans le jeu. » Wylan Cyprien sait qu’il peut et doit faire mieux. En seconde période, Vieira l’a remplacé par Makengo qui a apporté de la fraîcheur et eu cette capacité à casser les lignes. Sous les ordres de Favre, Cyprien avait brillé au poste de sentinelle avant de se blesser gravement au genou en mars 2017. Cette saison, il évolue plus haut et se retrouve souvent dos au jeu. «Ilabesoin de mouvement autour de lui, je le trouve parfois esseulé », affirme Pignol. Aux portes de l’équipe de France il y a un an et demi, Cyprien, papa d’une petite fille depuis quelques semaines, peut toujours se dire qu’un garçon comme Nabil Fékir a mis de nombreux mois avant de retrouver l’ensemble de ses moyens après une opération du genou.

Benitez relance le débat

C’est un sujet latent depuis plusieurs saisons, celui des performanc­es inégales des gardiens de l’OGC Nice. En commettant une faute de main sur la frappe d’Aguilar, Walter Benitez a offert à Laborde le but de la victoire. Du coup, il a relancé le débat d’un poste que les dirigeants niçois n’ont pas jugé nécessaire de renforcer. Ils se sont pourtant penchés sur la situation de Kevin Trapp cet été, comme ils avaient pu le faire sur celles de Steve Mandanda, Stéphane Ruffier, Salvatore Sirigu, Benoît Costil ou encore Benjamin Lecomte. Des gardiens de haut niveau qui auraient engendré de grosses dépenses en salaire et/ou en transfert. « C’est compliqué de trouver un gardien vraiment au-dessus », nous confiait Jean-Pierre Rivère, récemment. Les émoluments de Benitez et Cardinale ne font pas partie des plus élevés et permettent, donc, d’avoir plus de latitude pour les postes offensifs. « C’est une stratégie, ce serait trop facile de la remettre en question, estime Pignol. Mais oui, c’est assez problémati­que. On ne sait pas vraiment pas qui est le numéro un, qui est le numéro deux. » Malgré son erreur à Montpellie­r, Benitez n’a aucune raison valable de penser que son statut de titulaire est en danger. Ses performanc­es de grande qualité contre Lyon et Rennes sont encore dans les têtes...

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(Photos AFP) Mario Balotelli a été inexistant lors de la défaite à Montpellie­r. Du coup, c’est tout le collectif rouge et noir qui a été bancal.

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