Nice-Matin (Cannes)

BASKET Ça envoie déjà du lourd !

L’ASVEL s’est imposée à Monaco sur un T3 assassin d’A.J. Slaughter pris à 4 dixièmes de seconde du buzzer. Entre deux des favoris du championna­t, on a eu droit d’emblée à une belle bataille

- FRANÇOIS PATURLE

Salle Gaston-Médecin, ASVEL bat AS Monaco Basket 66-63

Comme l’a dit le manager général de la Roca Team, Oleksiy Yefimov, « Mieux vaut perdre le premier match à la dernière seconde et gagner le dernier des play-offs au buzzer !». En définitive, cette défaite inaugurale de la Roca Team face à l’ASVEL, cruelle dans le scénario, a été plutôt rassurante dans la manière. Après une préparatio­n tronquée, le départ surprise de D.J. Cooper, la non-qualificat­ion de son remplaçant Lazeric Jones, les blessures de Yak Ouattara et Amara Sy, Monaco pouvait se poser des questions pour cette entame face à l’ASVEL de coach Mitrovic... Or, le shoot ‘’killer’’ de l’arrière américano-polonais au visage poupon, A.J. Slaughter à 4 dixièmes du buzzer (à la sortie du dribble, face aux 2,11m de Kikanovic) ne fera pas oublier la belle attitude d’une Roca Team en constructi­on. Derek Needham, plutôt discret en préparatio­n, a prouvé sa capacité à tenir la baraque à la mène (11 pts, 6 rebonds, 3 passes), affichant une relation naissante avec Kikanovic. Le pivot bosnien, justement, a été le grand bonhomme du match (25 pts, 4 rebonds, 2 passes), inscrivant aussi à mi-distance le panier de l’égalisatio­n à 18 secondes du buzzer, qui aurait pu tout changer... 38 rebonds pour l’ASVEL (privée de Kaba et Jean-Charles), 38 aussi pour Monaco, 27 shoots réussis pour l’ASVEL, idem pour l’ASM, 16 passes pour Monaco, 15 pour l’ASVEL, 8/11 aux lancers pour l’ASM, 7/10 pour Villeurban­ne... Y compris dans les stats, ce choc de la première journée s’est joué dans un mouchoir. Entre deux formations en rodage, la qualité n’a pas toujours été exceptionn­elle, mais le scénario haletant et une

PRO A

intensité en mode crescendo ont offert le spectacle attendu. C’était sans doute l’essentiel, dans une salle Gaston-Médecin déjà bien garnie. Paul Lacombe, revenu de sa campagne avec l’équipe de France, a lui démarré piano. Mais son festival de combativit­é (notamment deux rebonds arrachés dans le QT4) a fait rugir de plaisir les fans de l’ASM... Et Jarrod Jones, très discret au scoring avant la pause (0 point), a ensuite sérieuseme­nt haussé le ton (6 points, 9 rebonds), s’intégrant parfaiteme­nt dans la cause d’un collectif encore balbutiant mais déjà solidaire et volontaire.

Mitrovic a apprécié

Pour son retour à la maison, après 4 saisons à la tête de l’ASM, coach Mitrovic n’était pas forcément fâché du scénario... A tout prendre, il aurait sans doute préféré gagner le dernier match de la finale contre Le Mans à la dernière seconde. Mais on ne refait pas l’histoire, et la sienne à l’ASVEL a donc bien débuté, avec cette victoire, et sans la moindre faute technique accrochée au blason ! « Je ne sais pas si nous l’avons mérité ou si nos avons été plus chanceux», a-t-il glissé, non sans une certaine classe vis-à-vis de son ancien club. « C’était très spécial pour moi de débuter dans cette salle avec ma nouvelle équipe. Je connais tellement de monde ici. Les sentiments étaient forts et mélangés ». Pour l’ASM de Filipovski, il faudra désormais tenter d’équilibrer le bilan dès jeudi à Pau. La qualificat­ion de Lazeric Jones sera un bon point pour s’attaquer à l’Elan. Le tout petit pourcentag­e à trois points de la Roca Team hier soir. Slaughter, lui, a rentré deux T décisifs dans la dernière minute.

 ??  ?? Paul Lacombe au dunk : pas en réussite au tir, l’internatio­nal de l’ASM ne s’en est pas moins donné à fond. La gâchette Slaughter a fait le reste pour l’ASVEL (Photos Jean-François Ottonello)
Paul Lacombe au dunk : pas en réussite au tir, l’internatio­nal de l’ASM ne s’en est pas moins donné à fond. La gâchette Slaughter a fait le reste pour l’ASVEL (Photos Jean-François Ottonello)

Newspapers in French

Newspapers from France