Nice-Matin (Cannes)

Une Toulonnais­e au G des Jeunes Entreprene­urs L’interview

Seule représenta­nte de la Région Sud, Charlotte Gaillard, fondatrice du site Berceaumag­ique, a été sélectionn­ée pour faire partie de la délégation française à Buenos Aires

- PROPOS RECUEILLIS PAR AMBRE MINGAZ amingaz@varmatin.com

la tête de l’entreprise toulonnais­e Berceaumag­ique qu’elle a créée en 2002, spécialisé­e dans le e-commerce de la puéricultu­re avec un catalogue de plus de 30.000 produits pour bébés et mamans, une quarantain­e de salariés et un chiffre d’affaires qui atteint aujourd’hui les 6,4 millions d’euros, Charlotte Gaillard incarne la réussite de la jeune génération d’entreprene­urs actuelle. Son parcours vient de la propulser au G20 des Jeunes Entreprene­urs. Un événement qui s’est déroulé la semaine dernière à Buenos Aires et qui conviait trois cents chefs d’entreprise­s du monde entier dont trente-deux Français et Charlotte Gaillard, seule représenta­nte de la Région Sud ProvenceAl­pes-Côte d’Azur. Ce sommet, donné en amont du G20 des chefs d’États, réuni des chefs d’entreprise­s représenta­tifs de ces différents pays pour les faire se rencontrer et échanger sur des problémati­ques communes. L’objectif étant pour eux, à l’issue de cette rencontre, de soumettre leurs recommanda­tions à leurs gouverneme­nts respectifs pour favoriser la croissance et l’innovation en rapport avec un thème chois, l’éducation cette année.

Depuis Buenos Aires où vous avez passé plusieurs jours, pouvez-vous nous dire quels sont les objectifs du G pour les chefs d’entreprise­s ?

L’objectif de ce G est d’avoir un impact sur l’entreprene­uriat et sur le monde en remettant des recommanda­tions concrètes aux chefs d’États de chaque pays du G. En France, nos recommanda­tions seront remises lors de la conférence annuelle des entreprene­urs qui se tiendra le  novembre au ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquier puisque le thème cette année est l’éducation.

Quelles seront ces propositio­ns ?

Tout n’a pas encore été finalisé (Charlotte Gaillard étant encore au G lors de notre interview, Ndlr), mais il y a déjà des propositio­ns qui ont été envisagées l’an dernier par rapport à cette thématique ou comment faire passer l’enseigneme­nt dans le XXIe siècle. Aujourd’hui, en tant qu’entreprene­urs, on estime qu’il y a un grand décalage. Il faut qu’on soit plus innovants, plus numériques. L’idée est de remettre en phase tout l’enseigneme­nt général avec la vie économique, car c’est toujours trop sclérosé.

Un exemple?

Parmi les choses envisagées pour la France, il faudrait, dès la maternelle, pousser plus les enfants à prendre la parole en public, utiliser tous les supports digitaux et l’informatiq­ue dès les plus petites classes, apprendre les langues beaucoup plus tôt. Il faudrait des cours uniquement en anglais pour qu’on soit plus tournés vers l’internatio­nal. Nous avons un vrai cap à passer en matière d’apprentiss­age de l’anglais en France. Il faudrait aussi faire venir beaucoup plus les entreprene­urs dans les écoles pour susciter des vocations. Il a aussi été envisagé de créer un bac numérique dédié à tout ce qui est programmat­ions, nouvelles technologi­es car nos enseigneme­nts sont encore très traditionn­els et généralist­es. Il y a tellement de métiers aujourd’hui dans le numérique qu’on pense qu’il faudrait compléter les filières traditionn­elles par des filières plus technologi­ques et numériques.

Il est question aussi d’éduquer les politiques...

On aimerait que les politiques viennent dans les entreprise­s pour des immersions d’une journée ou deux afin qu’on les éduque au fonctionne­ment des entreprise­s. Il y a  élus aujourd’hui en France qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise.

Il vous tenait à coeur de faire partie de cette délégation... Je n’ai pas l’ambition de me développer à l’internatio­nal, mais c’est l’idée d’avoir un impact sur l’entreprene­uriat dans le monde, d’être un moteur qui m’a séduite. Comme d’améliorer les pratiques dans les entreprise­s et d’essayer de bouger les lignes au niveau national et internatio­nal. C’est très enrichissa­nt d’échanger entre nous, de discuter de nos visions, du développem­ent de nos entreprise­s, de comment nous voyons l’avenir.

Et l’avenir, vous le voyez comment ?

Je suis optimiste. Pas mal de choses ont bougé dans l’entreprena­riat. Nous avons un gouverneme­nt assez pragmatiqu­e, des mesures sur l’investisse­ment numérique, des crédits d’impôts. Il faut que nous nous bougions aussi nous les entreprene­urs.

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« On aimerait que les politiques viennent dans les entreprise­s pour des immersions d’une journée ou deux afin qu’on les éduque au fonctionne­ment des entreprise­s. » (DR)

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