Le fournisseur des munitions entendu
Comme depuis le début du procès, l’ambiance dans le prétoire, sur fond de différend ancien entre les deux hommes, est toujours aussi électrique entre Me DupondMoretti, le conseil de Wojciech Janowski, et l’avocat général. Elle n’est pas meilleure entre le ténor du barreau et les avocats de la partie civile. Ils l’accusent de «mépris » et de donner le sentiment d’asséner à tout bout de champ une master class de droit à ses confrères. Hier matin, la cour d’assises entendait Salim Youssouf, 30 ans, un ex-gendarme adjoint volontaire. Approché par Al Hair Hamadi, le guetteur présumé, Youssouf a reconnu avoir fourni des munitions pour une promesse d’argent facile. Mais il limite là sa participation à l’affaire. Se décrivant comme « parano », « méfiant », il affirme s’être mis en retrait du projet après un aller-retour à Nice au cours duquel il a rencontré Pascal Dauriac, le coach sportif de la famille Pastor. Que savait Salim Youssouf du funeste projet ? « Je pensais à un meurtre, un braquage, à beaucoup de choses. » Youssouf a reconnu hier avoir remis une boîte en carton de six centimètres sur dix, recelant diverses munitions, du calibre 12, mais aussi quelques cartouches de fusil de chasse. Le tribunal a abordé ses troubles amitiés avec les hommes l’encadrant dans le box. Le tireur présumé ? «Unami d’enfance, il a bon coeur. » Le guetteur ? « Hamadi n’a pas d’amis, il s’accrochait à moi. » Un peu plus tard ce fut au tour d’Abdelkader Belkhatir, le beaufrère du coach sportif Pascal Dauriac d’être entendu. Pleurant souvent à la barre, il a avoué avoir été « le fil conducteur ». Celui qui a mis le coach sportif en lien avec une équipe susceptible de faire le coup. « Si votre action s’interrompt, le projet s’interrompt», assène l’avocat général. «Oui», avoue Belkhatir, en baissant la tête.