A8 : IL VA FALLOIR S’HABITUER À ROULER MOINS VITE
Le préfet a décidé de réduire la vitesse sur un tronçon autoroutier de 4 km. Il regrette de ne pas avoir pu mettre « une régulation dynamique », fustigeant les réticences d’Escota-Vinci Autoroutes
Le préfet des Alpes-Maritimes a décidé d’abaisser la vitesse autorisée à 90 km/h sur l’autoroute A8 entre Saint-Laurent-du-Var et Cagnes-sur-Mer, sur un tronçon de 4 km. La mesure, applicable dès lundi, vise à réduire la mortalité, les nuisances sonores et à fluidifier le trafic.
Apartir de ce lundi 1er octobre, la vitesse maximale sur l’autoroute A8 passera de 110 km/h à 90 entre SaintLaurent-du-Var et Cagnessur-Mer dans les deux sens soit un tronçon de deux fois quatre kilomètres. Le préfet des Alpes-Maritimes, Georges-François Leclerc, a pris un arrêté en ce sens qu’il détaille dans une tribune que nous publions en page suivante. Cette annonce n’est pas une véritable surprise. En plein été, le préfet avait annoncé sa volonté d’abaisser la vitesse sur l’A8 à 90 km/h entre Antibes et SaintIsodore. Une mesure destinée à limiter les bouchons qui paralysent l’A8 le matin et le soir. Il justifiait cette décision au motif que Escota-Vinci Autoroutes, la société gestionnaire de l’A8, refusait, sans compensation financière, de mettre en place un système automatisé de régulation de la vitesse. Cette « régulation dynamique » aurait permis à tout moment de moduler la vitesse maximale en la répercutant sur des panneaux lumineux.
« L’impasse » avec Escota
Dans sa tribune, le représentant de l’État tacle Escota dans « l’échec » de la mise en place de la régulation dynamique entre Antibes et SaintIsidore : « La meilleure des solutions. » Elle aurait les avantages «d’améliorer la sécurité des usagers, de limiter les congestions de circulation plus de 300 par an» et de faire baisser « les nuisances sonores et environnementales » dans les secteurs fortement urbanisés. Mais voilà pour mettre en place cette solution, il fallait trouver un accord avec la société concessionnaire, «qui a répondu que pour financer cette mesure, une hausse de péage était nécessaire » assure le préfet. Un point de vue « discutable » selon lui, qui a conduit les négociations dans « l’impasse ».
De km à km
Face à ce qu’il qualifie de « dysfonctionnements » et dans la « nécessité d’agir pour préserver les vies humaines », Georges-François Leclerc a pris « une mesure unilatérale de restriction de la vitesse à 90 km/h à partir du 1er octobre ». Il stipule «avoir cependant entendu les réactions négatives » à sa démarche et a « donc décidé de limiter la mesure au tronçon le plus urbanisé et le plus accidentogène » entre les échangeurs 48 et 49. On est donc passé d’un tronçon de dix-neuf kilomètres à une portion de quatre kilomètres. «Nous sommes des concessionnaires, nous appliquerons l’arrêté du préfet», assure le porte-parole de Vinci Autoroutes. La société ne veut apparemment pas rentrer dans un bras de fer public avec le représentant de l’État. Elle avance juste que ce n’est pas une question de financement, « mais plus de cadre, dans le respect des contrats». Une manière de rappeler au préfet que certes Vinci a des devoirs, mais aussi des droits. Ambiance.