Benjamin Lévy propose le Requiem de Mozart
Ce soir à 21 heures en la cathédrale d’Antibes, l’orchestre de Cannes et l’ensemble « Musiques en Jeux » célébreront en musique avec le Requiem de Mozart et le Chant Funèbre d’Alberic Magnard, le centenaire de la signature de l’Armistice du 11-Novembre 1918. Et ce, dans le cadre du Festival d’art sacré et des commémorations officielles de la ville d’Antibes en hommage aux victimes de ce conflit. Un concert important pour le chef d’orchestre Benjamin Lévy qui le dirigera.
Se souvenir et témoigner est important pour vous ?
En raison de notre métier de musicien confronté à la musique d’art, nous sommes en contact permanent avec cette transmission et nous sommes souvent les garants d’un patrimoine important, humain autant que musical. Grâce à mon histoire familiale j’ai été baigné dans ces drames et dans ce devoir de mémoire. C’est important de se souvenir car les temps changent tellement vite. Les gens peuvent devenir soudain des étrangers les uns pour les autres. Il faut se souvenir pour avertir que le danger n’est jamais très loin. C’est en ce sens que ces commémorations sont utiles.
Pourquoi le choix d’un tel programme ?
Je ne connaissais pas le chant funèbre d’Alberic Magnard que j’ai découvert sur la suggestion des responsables du festival. C’est une oeuvre saisissante qui fait immédiatement penser à Mahler. L’écriture orchestrale est très chatoyante, en demiteinte avec beaucoup de transparence et une nostalgie très touchante et très expressive. Elle est tout à fait dans le ton de ce concert souvenir, presque une sorte de « Requiem Français ». D’autre part, Mozart me fait penser à Venise. Rien ne remplace le fait de revenir voir Venise. Rien ne remplace le fait de réentendre ce Requiem qui ne s’épuise pas. On ne se lasse jamais des chefsd'oeuvre. Pouvez-vous nous décrire la distribution? Très homogène avec des voix expressives, capables de susciter l’émotion. C’est Chloé Briot qui a tenu le rôle-titre de Pinocchio au festival d’Aix l’an dernier qui a accepté de remplacer au dernier moment Emilie Pictet qui est souffrante. Avec Amaya Dominguez, Bastien Rimondi et Frédéric Caton elle formera un quatuor parfait. C’est aussi la première fois que je travaille avec le choeur « Musiques en Jeux » et Alain Joutard. C’est un choeur de qualité. Ce sera une belle soirée.
Depuis votre arrivée vous impulsez une énergie nouvelle à votre formation. Quelles sont vos propositions pour aller audelà de la formule habituelle ?
Il faut que nous nous placions à la croisée des chemins de différentes influences, formes et styles. Quand la musique est bonne elle n’a pas de frontières. Plus que « dépoussiérer », nous souhaitons aller à la rencontre de ces styles différents. La saison va fourmiller d’interactions, d’initiatives nouvelles et de rencontres. J’ai envie de partager cet enthousiasme de l’orchestre avec les publics les plus larges et les plus divers possibles.
Un souhait ?
Continuer ces collaborations de qualité avec ce festival et la ville d’Antibes où nous nous produisons régulièrement ainsi que partout où l’on nous demande. Mais notre attachement au renom et à l’image de notre ville de Cannes est essentiel pour moi. Si nous arrivions à retrouver peut-être plus souvent le lieu de concert naturel de l’orchestre qu’est la salle Debussy du palais des Festivals, notre bonheur serait parfait. Depuis mon arrivée, j’ai perçu de la part de nos tutelles un intérêt accru pour notre démarche d’ouverture. Il faut aussi que nous soyons plus visibles des touristes qui viennent ici à Cannes et sur la Côte d’Azur. C’est à tout cela que je vais m’employer aussi.