Nice-Matin (Cannes)

Le er secrétaire PS du  n’apprécie pas les propos d’Antoine Babu Moreau et Haydn ouvrent la saison de l’Orchestre de Cannes

- PAR PHILIPPE DEPETRIS

Xavier Garcia est franchemen­t en colère. Il a très vigoureuse­ment réagi aux propos tenus par Antoine Babu, le jeune ex-candidat aux législativ­es dans la 8e circonscri­ption. Dans une interview publiée mardi 25 septembre dans nos colonnes cannoises, ce dernier annonçait qu’il avait décidé de démissionn­er du PS 06. Il y évoquait des représenta­nts locaux vieillissa­nts à l’attitude clientélis­te. Le 1er secrétaire départemen­tal du parti socialiste est choqué par ces jugements. Voilà ce qu’il rétorque : « Si j’ai toujours accepté les critiques de ceux qui ont quitté notre fédération ces derniers mois - j’ai même souvent partagé leur opinion sur la difficulté du PS à changer, celles émises par Antoine Babu dans son interview et la manière sont insupporta­bles. Compte tenu de nos rapports qui ont toujours été très cordiaux, cela manque en premier lieu d’élégance et de franchise. Lors de son départ, même si j’avais perçu qu’il partait pour voir si l’herbe était plus verte chez David Lisnard, je lui ai souhaité le meilleur car je n’ai pas oublié son engagement dans un moment difficile et il ne m’a jamais émis la moindre critique en face à ce moment-là. Il a bien sûr le droit de parler d’un parti vieillissa­nt même si je suis moi-même le plus jeune responsabl­e parmi les chefs de parti du départemen­t, que mon adjoint Raphaël Galmiche a 30 ans et que j’avais proposé à Antoine Babu d’être notre porte-parole pour accélérer le renouvelle­ment. Il n’a pas le droit par contre de parler de clientélis­me. Xavier Garcia. C’est insultant pour tous nos militants et bénévoles et c’est proprement délirant. Notre fédération a tout juste les moyens de payer les factures de son local. Avec quels moyens matériels ou avantages pourrions-nous fidéliser des militants ou des électeurs ?

« Sa danse du ventre au maire de Cannes »

En se rendant à des grands raouts de grands élus de droite, il a pourtant été aux premières loges pour voir ce qu’était vraiment le clientélis­me avec des présidents d’associatio­ns subvention­nés et des employés municipaux fortement encouragés à assister à ces démonstrat­ions de force. Il n’avait pas besoin de nous salir ainsi pour justifier son “changement de cap” et sa danse du ventre au maire de Cannes. Et qu’il sache que si être vieillissa­nt, c’est être fidèle à ses conviction­s de gauche, nous sommes fiers de l’être. Pour moi, la vieille politique et le terreau du clientélis­me ce sont les changement­s de camp au gré des ambitions, qu’il illustre à merveille. »

La saison de l’Orchestre de Cannes s’ouvrira dimanche à 16 h 30 au palais Croisette. À la baguette, Benjamin Lévy a composé un programme de choix avec la symphonie de danses «Les Éléments» de Jean-Féry Rebel et la symphonie n°3 en la mineur opus 56 dite « Ecossaise » de Félix-Mendelssoh­n Bartholdy qui encadreron­t le concerto n°1 en ut majeur pour violoncell­e et orchestre de Joseph Haydn. Les mélomanes retrouvero­nt avec plaisir un prince du violoncell­e Français Edgar Moreau qui a été à l’âge de quinze ans le lauréat du prix du jeune soliste au Concours Rostropovi­tch, ce qui a lancé pour ce jeune interprète, une brillante carrière internatio­nale avec orchestre, en solo ou en musique de chambre. Rencontre!

Avec l’orchestre de Cannes c’est une collaborat­ion qui fonctionne ?

Oui. J’avais dix-huit ans lorsque j’ai donné mon premier concert avec cet orchestre et depuis c’est toujours avec plaisir que nous jouons ensemble. En plus c’est Benjamin Lévy qui dirigera ce concert d’ouverture. J’apprécie sa spontanéit­é, son rapport direct et sympathiqu­e avec les musiciens et le public et l’énergie qu’il insuffle à cette formation. Que du bonheur !

Le concerto n°  de Haydn ?

C’est une oeuvre que j’aime beaucoup interpréte­r. Elle est très joyeuse, positive et au-delà de sa virtuosité, elle témoigne d’une esthétique simple et délicate.

Votre carrière est très éclectique. Comment articulez-vous vos choix ?

Un soliste doit être capable aujourd’hui de jouer en récital, en solo, avec orchestre et en musique de chambre, dans un style et un répertoire très large, du baroque au contempora­in en passant par les périodes classique et romantique. Cet équilibre m’est nécessaire parce que j’aime mettre en valeur mon instrument mais je crois beaucoup aux valeurs du partage avec d’autres musiciens. Le fait de passer de l’une à l’autre de ces expression­s me permet de me remettre en question sans cesse sur de nouveaux projets. C’est très stimulant.

Comment vous organisez-vous ?

J’alterne forcément des périodes de forte activité en concert et enregistre­ments mais j’essaie toujours de me ménager des temps de réflexion et de travail qui me permettent d’approfondi­r ma démarche et de préparer de nouveaux répertoire­s. J’aime aussi prendre des vacances en laissant un peu de côté la musique et le violoncell­e pour me ressourcer.

L’enseigneme­nt?

Cela m’intéresse beaucoup même si je considère que je suis encore trop jeune pour assumer la responsabi­lité d’une classe. Je donne des master-classes en France et à l’étranger qui me donnent l’occasion de transmettr­e aussi mon expérience de la scène.

Vous êtes un pur produit de l’école française de violoncell­e. Existe-t-elle encore ?

Bien sûr, même si le partage des expérience­s et la facilité des voyages font que les clivages entre les diverses écoles s’estompent parfois. Mais cette tradition venue des Maréchal, Gendron, Navarra, Tortelier et perpétuée par celui qui fut mon maître Philippe Muller est une réalité. Elle est centrée sur la précision, la technique d’archet et la sonorité et elle nous a appris l’exigence ce qui est important.

Vos projets ?

Après Cannes, je repars à Genève, Saint-Pétersbour­g, en Corée et en Europe. Et, début , sortira mon prochain album avec les concerti de Gulda et Offenbach avec l’ensemble « Les Forces Majeures » de Raphaël Merlin. C’est un magnifique répertoire parfois surprenant mais très intéressan­t. PROPOS RECUEILLIS Dimanche 30 septembre à 16h30 théâtre Croisette, Palais Stéphanie Hôtel Marriott à Cannes. De 10 à 33 Billetteri­e du palais des festivals, du lundi au samedi de 10 à 18 heures (tél. 04.92.98.62.77). billetteri­e@palaisdesf­estivals.com Toute la saison sur www.orchestre-cannes.com

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 ??  ?? Edgar Moreau sera dimanche le soliste du concerto en ut majeur de Haydn avec l’Orchestre de Cannes. (Photo Julien Mignot)
Edgar Moreau sera dimanche le soliste du concerto en ut majeur de Haydn avec l’Orchestre de Cannes. (Photo Julien Mignot)
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(Photo archives F.F.)

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