Les agriculteurs des A.-M. excédés par les sangliers
Une quarantaine d’agriculteurs se sont rassemblés mercredi à Paris pour exprimer leur ras-le-bol, face aux dégâts causés par le grand gibier sur leurs exploitations. Parmi eux : Roger Roux, l’un des porte-parole de la Confédération paysanne 06, luimême touché en août 2017 et qui n’a toujours pas été indemnisé. « J’ai subi un préjudice d’au moins 3000€ », explique ce maraîcher de La Tour-sur-Tinée. « Malgré le grillage et une clôture électrique, les sangliers ont réussi à entrer et ont tout dévasté. » Tomates, betteraves, choux, aubergines et poivrons ont été arrachés par des animaux qui, à la recherche de vers dans le sol, ont détruit le contenu des serres.
Classement en nuisible
Comme lui, l’autre porteparole de la Confédération 06, Eric Franquin, réclame l’extension à tout le territoire du classement du sanglier en nuisible, ce qui permettrait d’organiser davantage de battures administratives. Ainsi que l’arrêt de l’agrainage censé éloigner ce prédateur qui cause 80 % des dommages. Une technique inefficace, selon lui. Éleveur de chèvres à Touët-de-l’Escarène, Eric Franquin rappelle qu’en 2017, la Fédération départementale des chasseurs a dû indemniser les victimes à hauteur de 60000€. Ce dispositif, exclusivement réservé aux agriculteurs enregistrés, exclut notamment les jeunes en cours d’installation. Chaque année dans les AlpesMaritimes, 3000 à 4 000 sangliers sont prélevés par la chasse, sur une population de 12 à 20 000. On recense par ailleurs 300 cervidés environ dans le moyen et haut pays.