Nice-Matin (Cannes)

Philippe Monnet raconte ses Régates

Le marin, aux multiples tours du monde et records, a relancé les Régates Royales en 1978 avec le plaisir et la passion comme maîtres mots. Une rencontre haute en couleur

- RUDY KOSKAS rkoskas@nicematin.fr

À59 ans, ce Haut-Savoyard pur jus ne jure que par la mer. Sa passion, sa vie, son rêve. Lui qui a eu un coup de foudre pour la voile après avoir débarqué à Cannes à l’âge de 16 ans. Un amour fou, réciproque qui ne s’est jamais fané. Aujourd’hui encore, intarissab­le sur la navigation, les bateaux, les amis marins, Philippe Monnet annonce qu’il va partir pour un tour du monde en solo. Sans pression. Sans classement. Juste pour le plaisir mais pas que. «Mon rêve de jeunesse était de partir faire le tour du monde… Je l’ai déjà fait plusieurs fois mais aujourd’hui c’est juste pour me balader sur Lys, mon bateau que j’ai acheté il y a 20 ans. Ma fille Luna me rejoindra parfois et certaineme­nt des amis. C’est le bateau des copains. Mais j’ai l’idée aussi d’un projet pédagogiqu­e. J’ai envie de réaliser des documentai­res pour les élèves du monde entier, sur l’histoire de la conquête du monde, le développem­ent des grands centres de commerces, des ports, etc. J’espère aller voir les enfants au cours de mon tour du monde, les rencontrer mais aussi utiliser Internet. » Les étoiles plein les yeux, ce passionné revendique des marins comme Eric Tabarly, Eric Moitessier et même Jacques-Yves Cousteau. Des icônes de la mer qui lui ont fait aimer la navigation. «Grâce à la télé, j’ai découvert ces personnage­s qui m’ont donné la passion de la mer. Moitessier partait avec sa maison à la baba cool, sans argent, à la découverte du monde. Tabarly, lui, il a tout inventé sur le plan technique. On l’a vu partir pour Tahiti, l’Australie, Le Cap Horn, la Nouvelle-Calédonie, etc. » Mais d’où vient sa relation particuliè­re avec les Régates Royales de Cannes ? «En venant de ma montagne, en arrivant à Cannes, je tombe amoureux d’un 8 MJ en plastique, moche, rond, pourri… Mais que je trouvais très beau ! J’ai appris à naviguer tout seul. J’ai rencontré Pierrot Lambert avec qui nous proposons au Yacht-club de Cannes de relancer les Régates. On leur demande de nous « mouiller » des bouées ce que Jean-Pierre Odero (directeur du nautisme de la ville) accepte. Avec trois autres 8 MJ, sans le savoir, on vient de créer les premières régates de vieux gréements d’Europe ! » Les Régates Royales sont relancées… Surtout l’année d’après grâce à la venue de Suisses. « À 18 ans, je vais voir la Nautique à Genève, je rencontre son président qui me dit “oui” direct pour participer aux Régates si elles durent plus qu’un week-end ! Ils débarquent en septembre avec plus de 30 bateaux! Incroyable.» Une aventure humaine, sportive qui perdure depuis, même si le côté amateur est de moins en moins présent. « On a eu de grosses fêtes, aujourd’hui c’est un peu plus sérieux. La mer doit être une fête, toujours. Une anecdote ? Oui comme Daniel Metzger sur Tigre qui naviguait à poil durant les deux-trois premières années! Aujourd’hui ce serait plus compliqué» (rires). Volubile, toujours une histoire à raconter, Philippe Monnet est loin de l’image du marin taiseux, au regard lointain. Passionnan­t, l’ancien champion d’équitation (hé oui) est déjà reparti en mer sur Lys pour une énième régate avant son tour du monde qui devrait durer 5 ans ! Une nouvelle aventure débute…

‘‘Tabarly a tout inventé sur le plan technique ”

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(Photos Patrice Lapoirie) Philippe Monnet toujours présent aux Régates Royales avant son tour du monde.
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Les Régates Royales, une aventure humaine, sportive qui perdure depuis  ans, même si le côté amateur est de moins en moins présent. Ci-dessus, Mariska.

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