Nice-Matin (Cannes)

Monaco : des vertes et des pas mûres

Malheureux, maladroits, malchanceu­x, les Monégasque­s ont concédé une deuxième défaite consécutiv­e et semblent installés dans une spirale négative

- A SAINT-ETIENNE, MATHIEU FAURE

Au départ, c’était un retard à l’allumage. Puis un mauvais début de saison, ensuite une mauvaise passe, enfin une crise. Ce matin, après un huitième match de rang sans victoire toutes compétitio­ns confondues, une 18e place au classement et une deuxième défaite consécutiv­e, où en est l’AS Monaco ? Battus à Saint-Etienne (2-0), les Asémistes sont dans une période extrêmemen­t compliquée. Hier, c’est surtout la maladresse offensive et la naïveté, comme la passivité défensive qui ont coulé la bande à Jardim. En début de seconde période, l’escouade monégasque a pourtant eu des occasions franches pour revenir au score. En face, l’ancien pensionnai­re de l’Academy Stéphane Ruffier était dans un grand soir et sur une balle perdue par Pelé, SaintEtien­ne a doublé la mise profitant de la fébrilité de Benaglio. Il restait pourtant une grosse demi-heure à jouer mais quand ça ne veut pas... Comment expliquer, sinon, la maladresse chronique de Falcao, sans doute le numéro 9 de surface le plus létal d’Europe ? Hier, le Tigre a même réussi à manquer le but alors que la cage était vide. Quand vous en arrivez à rater un éléphant dans une cabine téléphoniq­ue, c’est que le destin vous en veut. Auteur de son plus mauvais départ depuis 1973, Monaco s’enfonce gentiment dans une crise de confiance et de résultats et ne donne pas l’impression de savoir comment s’en sortir.

« Il faut serrer les dents »

«Il faut serrer les dents», dit simplement Vadim Vasyliev à la sortie du match. Mercredi, c’est dans l’enfer de Dortmund qu’il faut relever la tête. Un bâton merdeux. Clairement. Hier, Leonardo Jardim a pourtant essayé des choses pour conjurer le sort. Jemerson et Tielemans sont restés à la maison, Pelé a fait son apparition dans le onze de départ et une défense à trois a été alignée d’entrée pour la première fois de la saison. Bref, le coach portugais n’entend pas sombrer en silence mais il faut, pour espérer s’en sortir, un petit coup de pouce du destin. Ou moins de maladresse dans le dernier geste, dans l’alignement défensif, dans les relances. Bref, le diable se cache dans les détails et sur la pelouse de Geoffroy-Guichard les détails ont tout changé. C’est ainsi que Monaco a concédé le deuxième but au moment où l’égalisatio­n semblait être proche. C’est la vie. Le destin. Le karma. Quelque part, il y a l’idée qu’à force de jouer avec les cordons de la bourse du mercato, la bulle spéculativ­e finit par exploser. En ce moment, Monaco craque de partout. Les corps, déjà, puisque l’infirmerie accueille des nouveaux locataires chaque semaine. La tête, aussi. Hier, on a vu Adama Traoré se faire invectiver par Andrea Raggi au moment de son remplaceme­nt. Le Malien prenait visiblemen­t trop de temps à sortir du terrain. Vexé, l’ancien Lillois s’est vengé en passant ses nerfs sur le premier objet posé devant le banc de touche monégasque. Le signe d’un collectif qui s’effrite sur l’autel des mauvais résultats. Et après huit matches de championna­t, les chiffres font froid dans le dos : une victoire, trois nuls et déjà quatre défaites. C’est un match sur deux. Affreux bilan.

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(Photos AFP) Sidibé et l’AS Monaco ont cédé face au réalisme des Verts.
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Sylla et toute l’attaque monégasque ont buté sur un Ruffier impérial.

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