Hervé et Brigitte:
Contribuer à l’effort national ? Eux y sont favorables. Au nom de la solidarité avec les futures générations. Dans le concert de critiques exprimées par les retraités envers le gouvernement, Hervé et Brigitte Barège détonnent. Y compris auprès de leurs propres amis. À respectivement et ans, ces Normands d’origine vivent une retraite dorée à Mandelieu-la Napoule. «J’aieula possibilité de faire des investissements immobiliers qui nous permettent de vivre correctement aujourd’hui », précise Hervé. Cet ancien biologiste médical n’aurait pu compter sur sa seule retraite ( € + une petite complémentaire) pour vivre confortablement. D’autant que Brigitte, ex-pharmacienne, touche une « retraite dérisoire ». Attablés à la terrasse de leur jolie maison baignée de soleil, ils l’admettent : « On n’est pas les plus malheureux, ni les plus impactés par ces mesures. » La CSG ? Une hausse de « quelques dizaines d’euros par mois ». Les taxes sur le diesel ? Un coup de pompe mensuel d’une centaine d’euros par mois. Malgré cela, Hervé et Brigitte martèlent: « On a un devoir vis-à-vis des générations à venir ». Pour Hervé, les mesures qui touchent au portefeuille des aînés sont « acceptables, à condition que le gouvernement prenne les mesures nécessaires pour réduire le déficit de la France. Notre souci, c’est la dette à laquelle vont devoir faire face nos enfants et petitsenfants ; on ne sait pas comment ils vont faire. Ce qui m’importe, c’est le niveau de croissance de la France ! » Ils concèdent que la hausse de la CSG peut s’avérer « malheureuse pour les Français les plus modestes. » Mais Brigitte insiste : « Il faut penser au futur. Pas qu’à nous. Si on veut s’en sortir, il faut que chacun mette la main au portefeuille ! Mais en France, on n’a pas de vision à long terme... » Hervé déplore un mal constant chez nos dirigeants. « Depuis trente ans, aucun gouvernement n’a voté un budget à l’équilibre : c’est grave ! On a ce qu’on mérite. On a fait partie d’une génération avantagée ; à moment donné, il faudra payer l’addition. » Une addition, reconnaîtil, qu’il ne verrait sans doute pas du même oeil s’il était à quelques euros près.