Agression filmée à Nice: non, le SDF n’est pas mort
Une vidéo montrant une violente agression dans le Vieux-Nice circule sur les réseaux sociaux. Ses auteurs seront identifiés et poursuivis. Même si, heureusement, la victime est en vie
Massivement relayée depuis vendredi, notamment par les identitaires, une vidéo montrant une agression d’une rare violence dans le Vieux-Nice a été abondamment commentée, ce weekend, sur les réseaux sociaux. On y voit un homme à terre, manifestement inconscient et baignant dans son sang. Présentée sur un site d’extrême droite comme une véritable mise à mort, la séquence, qui dure moins d’une minute, y est ainsi légendée : « Des racailles se réjouissent d’avoir tué un Blanc ». Une enquête préliminaire a été ouverte dès samedi. Selon les premières conclusions de la police, la scène filmée et vraisemblablement captée sur Snapchat remonte au 4 septembre. Point de départ de l’affaire : une bagarre entre SDF très alcoolisés qui aurait mal tourné. Un homme s’est donc retrouvé à terre, devant le bureau de poste de la petite rue Louis-Gassin, à l’angle du cours Saleya. Des riverains auraient immédiatement alerté les forces de l’ordre, laissant toutefois le temps à l’auteur de la vidéo de se filmer avec ses comparses devant le malheureux, l’un d’entre eux lui assénant plusieurs coups de pied, sans toutefois le frapper au visage.
Un Polonais de ans
On en sait plus aujourd’hui sur la victime. Il s’agit d’un ressortissant polonais de 40 ans, SDF, dont la famille est sans nouvelles depuis des années. On sait surtout que, dans la soirée du 4 septembre, il a été évacué vers un hôpital de Nice pour y recevoir des soins. L’individu a pu quitter l’établissement dès le lendemain, et n’a d’ailleurs pas souhaité déposer une plainte. L’homme est donc bien vivant, et c’est l’élément principal à ce stade de l’enquête. En revanche, la Sûreté urbaine n’en a pas terminé avec ses investigations. Elle cherche maintenant à identifier les protagonistes, dont l’auteur des images et bien entendu celui des coups de pied. Qui feront l’objet de poursuites pénales, dès qu’ils auront été interpellés. Happy end, si l’on peut dire, pour un « happy slapping », selon l’expression désignant les amateurs de vidéos violentes destinées à faire le « buzz » sur les réseaux sociaux et souvent instrumentalisées par les intéressés.