Nice-Matin (Cannes)

Bravissimo !

Portés par un Francesco Molinari impérial, les Européens ont remporté largement la 42e Ryder Cup face à des Américains désunis et désarmés

- FABIEN PIGALLE À GUYANCOURT

En l’emportant hier 17,5 à 10,5, les Européens ont laissé repartir les Américains chez eux en leur chipant le trophée de la Ryder Cup. L’équipe de Tiger Woods, qui a perdu tous ses matches pour la première fois de sa carrière, n’a fait illusion qu’une matinée. Le vendredi matin, pour la première journée, elle menait 3-1 à l’issue des quatre premiers matches en quatre balles. Et puis le trou noir. Soudée comme jamais, guidée par un capitaine Thomas Björn inspiré, la Team Europe a littéralem­ent roulé sur celle de Jim Furyk, qui a reconnu sa défaite. Pas sa déroute. « On ne peut pas imaginer un meilleur lieu, un meilleur parcours et un meilleur public pour la Ryder Cup, expliquait-il. On a été très bien accueilli, sauf par cette équipe européenne qui nous a dominés ».

Une équipe très soudée

Un homme a particuliè­rement torpillé les espoirs américains, mettant au tapis les valeurs sûres US Spieth, Thomas, Reed et Woods : Francesco Molinari. Lui et Fleetwood, meilleurs amis du monde, ont d’abord explosé ensemble les doubles de vendredi et samedi, puis, seul comme un grand hier, la Machina italienne finissait le boulot. Le Turinois entrait par la même occasion dans l’histoire (lire ci-dessous), et dans les pires cauchemars de Phil Mickelson. Le gaucher, qui disputait sa dernière Ryder Cup, a terminé par une balle dans l’eau, perdant le match de trop contre l’homme de cette Ryder. « C’est un joueur de grande classe, mais je n’étais absolument pas triste de le voir terminer par une balle dans l’eau, désolé », avouait Molinari dont les sourires se font rares en général. Une coupe de champagne à la main, leur drapeau respectif autour du coup, les 12 héros européens et leur mentor Thomas Björn ont diffusé leur joie communicat­ive en salle de presse. Et dans un minimum de sérieux, Justin Rose, numéro 2 mondial, a donné quelques ingrédient­s du succès quasi inattendu. « Notre force, ça a été de ne jamais baisser la garde jusqu’à maintenant, devant vous, expliquait-il. Nous n’avons pas eu droit à un agenda bourré de briefings. Nous étions 12 individus qui n’avaient qu’un seul but , ramener la coupe ». « On ne peut pas décrire le feeling exceptionn­el qui a entre nous », avouait de son côté Sergio Garcia, 28e mondial. « C’est la meilleure équipe que j’ai connue. Ils ont fait preuve de calme, concentrat­ion, mais ont montré aussi un talent pour l’amusement » ,se félicitait Björn qui a réussi son pari fou : écraser la meilleure équipe américaine de tous les temps. La meilleure équipe sur le papier seulement.

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