Nice-Matin (Cannes)

Enquêtes en cours

Outre Biot, la Justice s’intéresse à trois dossiers ouverts au lendemain du terrible phénomène climatique. Le point de la situation...

- G. L ET G. A.

Outre la plainte dans le dossier de la maison de retraite de Biot (lire en page suivante), qui a donné lieu à l’ouverture d’une informatio­n judiciaire, plusieurs autres dossiers sont ouverts devant la justice.

Mandelieu : trois hypothèses envisagées

À la résidence du Cap Vert, à Mandelieu, les riverains, constitués en collectif, ont déposé 26 plaintes au tribunal de grande instance de Grasse pour « homicide involontai­re et mise en danger de la vie d’autrui ». Trois résidants y avaient perdu la vie, notamment en tentant de porter secours à des personnes piégées. L’enquête a été menée par la section de recherche de la gendarmeri­e et la brigade de Cannes. Selon le procureur de la République de Grasse, Fabienne Atzori, ce dossier est toujours « en cours d’analyse. » Le procureur indique que « toutes les hypothèses relatives à l’existence d’un lien de causalité entre un manquement quelconque et les décès ont été examinées.» Elle évoque trois hypothèses possibles pour la suite du dossier : une ouverture d’informatio­n judiciaire ; une demande de complément d’enquête ; mais aussi, et c’est la première fois que c’est évoqué, la piste d’un classement sans suite. « Je ne sais pas quelle option sera retenue. Mais je veux que les familles sachent que si le dossier était classé sans suite, du fait d’absence de faute pénale caractéris­ée, je les recevrais pour le leur dire. Je me tiens d’ailleurs à leur dispositio­n. J’ai toujours reçu tout le monde. »

Camping du Pylône à Antibes : «Traité rapidement »

Là aussi, le dossier a changé à nouveau de juge d’instructio­n. Une enquête préliminai­re avait été ouverte et confiée au commissari­at d’Antibes après le décès d’une sexagénair­e britanniqu­e, Linda Martinez. Une informatio­n judiciaire avait été ouverte. « On m’a assuré que le dossier serait traité rapidement. Les investigat­ions des gendarmes sont revenues », précise le procureur de la République.

Hameau du Carimaï : complément d’enquête demandé

La vague a englouti le hameau, des logements sociaux lovés sous l’A8, au Cannet. Faisant un mort. Logeant dans une maison de plain-pied, Danielle Peters, 68 ans, n’a pas pu comme les autres habitants, se réfugier au premier étage. Elle a péri, son corps retrouvé plusieurs centaines de mètres en aval. La trentaine de familles qui vivaient à Carimaï n’a jamais pu y reloger. Des 36 petites maisons dévastées par la boue alors, il ne reste rien. Le hameau vient d’être rasé et devrait laisser place à un bassin de rétention. Mais les ex-sinistrés veulent savoir. Pourquoi ont-ils été logés dans une zone déjà inondée début des années quatre-vingt-dix ? Pourquoi les travaux de sécurisati­on de la Frayère n’ont-ils pas été réalisés ? 22 familles ont porté plainte en mai 2017. Qu’en est-il plus d’un an après? «L’enquête de police a eu lieu. Nous sommes dans l’attente de la décision du Parquet de poursuivre ou pas », précise Me Dominique Roméo, leur avocat, qui assure que « ses clients soudés, dont le traumatism­e est encore vif, sont déterminés à aller au bout de la procédure. Jusqu’à l’ouverture d’une informatio­n judiciaire, s’il le faut ». Le procureur de la République de Grasse précise que le dossier d’enquête préliminai­re a été transmis, mais qu’un complément d’enquête a été demandé.

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La vague avait englouti le hameau dont la plupart des logements se trouvaient lovés sous l’autoroute A . (Photo archives Patrice Lapoirie)

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