Nice-Matin (Cannes)

D’une catastroph­e annoncée

-

« risques naturel » était à un match de foot à Nice. Un « déni de la menace » selon une source proche de l’enquête qui rappelle que Guilaine Debras avait pour « obligation de s’informer » à partir du moment où elle a validé l’alerte.

Le «Clos Saint-Grégoire» trois fois inondé La maison de retraite avait déjà été inondée trois fois par le passé, en 1999, 2005 et 2011. L’épisode de 2005 avait failli coûter la vie à six résidents. Ils avaient été sauvés in extremis, avec de l’eau jusqu’au buste, par le boulanger et un policier municipal. L’Ephad continuera pourtant à loger des résidents au rez-de-chaussée. Un document du 21 octobre 2005 – révélé par Nice-Matin – prévoyait depuis, qu’en cas d’alerte orange, la mairie devait envoyer un fax et un policier municipal sur place. L’ensemble du personnel devait en outre rester jusqu’à sécurisati­on des résidents. Ce samedi 3 octobre, en dépit de l’alerte orange, l’effectif de jour rentrera chez lui après son service. Ne resteront que deux salariés de l’équipe de nuit.

Panique dans la maison de retraite Après 21 h, face à l’eau qui se déverse, les soignantes ferment les portes anti inondation­s. Problème, selon une source proche de l’enquête, l’une d’elles est défectueus­e. Elles mettent des résidents à l’abri, mais elles n’ont pas assez de bras. Vers 21 heures, une vague déferle, une porte de secours est projetée à l’intérieur. Les voisins entendent les hurlements des résidents. Les deux salariés, coincés, s’échappent par une fenêtre, nagent dans l’eau boueuse pour revenir dans l’établissem­ent. Il est trop tard. Josianne Chaix, Jacqueline Colombier et Marguerite Giunipero se noient.

En mairie : un manque d’organisati­on Entendu par les enquêteurs, un gendarme témoignera n’avoir été averti par la police municipale qu’à 22 h. Il évoque « des difficulté­s opérationn­elles », un « manque d’organisati­on tant sur le plan humain que matériel » et, plus grave, une « négligence dans la phase de pré alerte » et « une méconnaiss­ance des rôles de chacun ».

Des sirènes en panne Les enquêteurs relèvent que, dès 11 h et l’alerte orange diffusée partout, l’Ehpad et la mairie avaient tous les éléments en main pour intervenir. Nice-Matin avait par ailleurs révélé que les sirènes d’alerte de la ville étaient défectueus­es depuis le mois d’août. Autre surprise : alors même que la maison de retraite avait été inondée à plusieurs reprises (1999, 2005, 2011), le plan de prévention des risques d’inondation (PPRI) en vigueur ce 3 octobre 2015 ne mentionnai­t pas la maison de retraite. Pire encore, il indiquait l’absence d’établissem­ent recevant du public (ERP) sur cette zone (sic)...

Newspapers in French

Newspapers from France