Nice-Matin (Cannes)

«Je touche dans le mille car je sais de quoi je parle»

Antibes Le Monégasque Hassan Moukfi, qui cartonne en France avec son spectacle Hassan fait son show, revient à Antibes, dès ce soir, sur la scène du théâtre Le tribunal

- PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Une enfance monégasque, des origines marocaine et un métier d’infirmier anesthésis­te… rien ne prédestina­it Hassan Moukfi, un humoriste en pleine ascension qui se produit dès ce soir sur la scène du théâtre Le Tribunal, à une destinée sur les planches. Pourtant, le comédien revient dans la cité des Remparts avec son spectacle Hassan fait le show. Un stand up tout en autodérisi­on, inspiré d’un parcours atypique qui reflète l’authentici­té du personnage. Votre spectacle est directemen­t inspiré de votre parcours personnel, pourquoi ce choix ? On ne parle bien que de ce que l’on connaît. Et je parle surtout bien de ce que j’aime. Donc j’essaie de mettre ça en lumière et ensuite de le tourner en dérision, de le sortir de son contexte. J’ai besoin d’embellir les choses, de les décaler, à ma manière.

Ça rend la performanc­e plus naturelle sur scène ?

J’y mets aussi plus d’intention et d’énergie. Et puis je touche dans le mille parce que je sais de quoi je parle, simplement. Je sais aussi pourquoi je veux en parler et ça se ressent dans la manière de le raconter.

Raconter vos origines marocaines, votre enfance

à Monaco et votre métier d’infirmier anesthésis­te, c’est un manière de rendre hommage à vos parents… Ce n’est pas le fait de parler d’eux, mais de retranscri­re sur scène le fait que je sois fier d’eux. Fier de l’éducation qu’ils m’ont donné et du fait qu’ils m’aient dit de travailler dur pour avoir les mêmes choses que les autres à la fin. J’ai grandi à Monaco mais je n’ai pas connu le racisme. Il y avait plutôt des différence­s sociales dues à l’argent. Tu peux t’appeler Rachid, si tes parents viennent de Dubaï, tout le monde te kiffe. Et tu peux t’appeler Charles-Albert, si ton père fait des ménages… mais comme il n’y a pas de frontières raciales, on peut naviguer entre les différente­s classes sociales.

Vous avez commencé à jouer votre spectacle à Monaco : comment était l’accueil du public au départ ?

J’ai été super bien accueilli. Quand je l’ai testé la première fois, je pensais qu’il n’y aurait pas plus de cent personnes mais j’ai finalement fait salle comble, avec une liste d’attente. Donc ça m’a tout de suite pris aux tripes ! Et puis Monaco et la Côte d’Azur, en général, sont réputés pour avoir un public difficile, dans l’attente. Je suis le seul humoriste monégasque. Il n’y a pas de précédent. Donc il y avait une vraie demande et ça m’a porté jusqu’à maintenant.

Scènes de France, radios… votre ascension est assez fulgurante. En avez-vous conscience ?

Je suis quelqu’un de très impatient donc je trouve que ça met trop de temps… mais mon metteur en scène me répète tout le temps que je ne me rends pas c mpte. Et elle a raison, c’est assez incroyable. En trois ans et demi, si je devais dire que le stand-up c’est équivalent de la ligue  en football, moi je suis en ligue . Et j’ai l’impression que je touche du doigt la ligue  donc c’est super. Il y a beaucoup de choses positives devant moi.

On parle bien de ce que l’on connaît ”

Je suis quelqu’un de très impatient ”

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