Sortez donc du cadre à Antibea !
Poétique, esthétique, sensible et résolument contemporain. Avis aux amateurs de danse et d’art vivant, la Compagnie Sof propose son Cadré - Décadré à Antibea demain soir et jeudi prochain. Pour incarner ce conte : Sophie Raynaud. La chorégraphe – inspirée par les accessoires – s’est retrouvée face à une nouvelle occasion d’expérimenter son art. «J’avais entreposé des cadres vides. Je fais beaucoup d’atelier d’improvisation, je crée tout le temps. Lorsque j’ai pris un cadre, il m’est venu beaucoup de choses », souligne la danseuse qui livre une création plus qu’actuelle. « C’est l’histoire d’une jeune fille qui est en train de chercher ses contours, de se définir en découvrant des cadres de tableaux vides. Assez émerveillée au début, elle se rend compte qu’elle peut regarder le monde à travers eux mais aussi qu’elle peut renvoyer des images. Elle s’en amuse jusqu’au moment où elle comprend que ça devient un piège… » Le rapport à l’image, l’ego : des thèmes qui lui sont venus rapidement, comme une évidence. « C’est vrai que je suis assez désespérée de voir les gens qui se mettent en scène comme ça, sans arrêt: quand ils sont au restaurant, dans les situations du quotidien… Comme si tout ce qu’ils faisaient relevait d’une importance cruciale. » S’interrogeant sur ces nouveaux réflexes et comportements, l’artiste livre un solo. D’abord. Présenté au Off d’Avignon. Puis, il s’est enrichi. D’un regard, de vers et de présence: «En travaillant avec Fred Francès, on a intégré quelques poèmes qui parlent de la représentation de la féminité. » Clins d’oeil, esthétisme mais aussi émotion. Ce que Sophie Raynaud souhaite exprimer aux spectateurs qui vont la découvrir sur scène ? « En premier lieu, je désire partager un moment privilégié, unique, parce qu’un spectacle vivant est éphémère. Et puis, pourquoi pas leur donner envie de s’ouvrir au monde, aux arts, aux autres ? Et puis, j’aimerais les remercier de venir. De faire le pas vers nous.