Nice-Matin (Cannes)

« On se connaît depuis tellement d’années...»

Passé par le monde profession­nel, l’intérieur Sylvain Marco défend les couleurs de l’Azurea Golfe-Juan depuis maintenant six saisons. Un club familial qui continue d’exister en N2 malgré un budget réduit

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

Sylvain Marco n’est pas le sportif le plus facile à faire entrer dans un cadre et le photograph­e a du réfléchir quelques secondes avant de réussir à mettre en valeur ses 2,05 m. Lundi matin, l’ailier-fort de l’Azurea a profité de son jour de repos pour revenir sur le début de saison de son équipe autour d’un café. Passé par Antibes et Monaco avant de signer à Golfe-Juan il y a six ans, le natif de l’Hérault possède une solide expérience du basket et fait partie des anciens de l’Azurea. Après avoir remporté ses trois premiers matchs, son équipe est tombée pour la première fois de la saison samedi dernier à Avignon. Mais Sylvain Marco ne s’alarme pas et fait confiance en ce groupe de potes pour faire le travail.

L’Azurea vient de subir sa première défaite...

Avignon est une très grosse équipe, taillée pour la montée en N . Les joueurs s’entrainent deux fois par jour. Physiqueme­nt ils étaient au-dessus de nous. Ça fait partie de ces équipes qui sont profession­nelles officieuse­ment, c’est très fort. Ce n’est pas un drame de perdre à Avignon, surtout vu la façon avec laquelle on a joué. On a fait un très bon match. On a juste eu un creux qui nous a couté la victoire.

Vu le début de saison ça pouvait paraître surprenant de perdre chez un promu...

C’est un promu qui n’en est pas un ! Avignon a toujours été soit en N soit en N et a joué le haut de tableau. A mon avis ils vont faire un bref passage en N avant de remonter.

Le basket produit sur ce match était dans la continuité des victoires précédente­s ?

On domine jusqu’au début du quatrième quart-temps. On a eu un gros trou d’air avec cinq ou six mauvaises attaques et ils profitent de ce moment-là pour se remettre sur les rails avec quelques gros paniers à trois points et à partir de là c’est eux qui dominent jusqu’à la fin. Tant que physiqueme­nt on était au top on dominait. Mais on est moins pros qu’eux, tout simplement !

Ça peut être un coup d’arrêt ?

Non. On sait très bien qu’on fait un bon match. On a bien défendu, bien attaqué, on sait pourquoi on perd... Il n’y a aucun souci à se faire sur ce match. Pour moi c’est le meilleur match qu’on a fait depuis le début de la saison sauf ” qu’ilyace moment où ça a pêché.

Qu’est-ce qui fait la force de l’Azurea en ce début de saison ?

Je pense qu’il y a une meilleure concentrat­ion et applicatio­n en défense. Même s’il n’est pas encore à % [Jonathan] Tornato nous amène aussi ce qui nous manquait, un vrai poste  [pivot]. Il est dissuasif en défense. C’est différent de Moussa [Badiane, ancien pivot de Golfe] mais c’est le même impact en défense et en attaque. Dès qu’on lui donne le ballon les défenses adverses sont en danger et dans la raquette c’est la montagne difficile à franchir. C’est ça la grosse différence.

Il peut vous faire passer un cap ?

Déjà on connaît le gars, il n’y a pas eu de temps d’adaptation. En plus il est facile à trouver dans le jeu. Il défend bien, c’est une masse. A Avignon, le gros pivot “Yougo” en face lui rentrait dedans et il ne bougeait pas d’un centimètre. Il apporte énormément des deux côtés du terrain. Il n’est pas encore à %, il lui manque un peu de physique mais quand il sera au top ça va faire mal. Pour moi il peut écraser la N, il n’a rien à faire ici. Mais c’est aussi à nous d’apprendre à jouer avec lui. A Avignon on aurait du se reposer sur lui quand on était en danger.

Il y a du soulagemen­t après une saison irrégulièr­e ?

L’année dernière, en plus de ne pas avoir de poste , on a eu beaucoup de blessures. Cette année c’est le quatrième match qu’on fait au complet, je ne crois pas que ce soit arrivé l’année dernière. Même il y a deux ans, on a perdu Moussa en cours de saison.

On se sent plus en confiance ?

Oui. On peut aussi compter sur dix joueurs, ce qui n’était pas le cas des années précédente­s. On a vraiment dix joueurs capables de tenir la barraque à nimporte-quel moment du match. Ceux qui jouaient moins l’année dernière comme Joshua [Norbal] et David [Zerbib] ne vont pas faire baisser le niveau en rentrant sur le terrain.

Beaucoup d’équipes s’appuient sur de gros budgets mais l’Azurea garde un ancrage local...

Ça a des avantages et des inconvénie­nts. La plupart d’entre nous a déjà joué plus haut et veut rester dans la région donc ça fait ” une équipe de qualité mais on a tous nos vies à côté. On n’est pas profession­nels, on n’est pas à % plongés dans le basket, le matin il faut se lever pour aller au boulot contrairem­ent à d’autres équipes où quasiment tous les joueurs font du basket... On arrive à se débrouille­r tant bien que mal malgré le petit budget.

C’est une anomalie de voir l’Azurea jouer les premiers rôles ?

Par rapport au profil du club oui, mais pas rapport à l’effectif non ! Avec l’effectif qu’on a on se doit de jouer chaque année au moins les cinq premières places et plus si affinité...

Vous faites parti des anciens de l’équipe, c’est à vous de transmettr­e la “fibre” Azurea ?

C’est ma sixième année. On est dans un état d’esprit où on n’a plus besoin de s’apprendre des trucs. On se connaît tous depuis tellement d’années qu’on n’a plus besoin de se découvrir. On compense les erreurs des autres parce qu’on les connaît.

C’est l’année des playoffs ?

J’espère ! Pour arriver en playoffs il faut gagner des matchs comme Avignon ou Pont-de-Cheruy. Il faut faire des exploits.

Tornato peut écraser la N

On a tous nos vies à côté

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(Photo Eric Ottino)

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