Nice-Matin (Cannes)

Atteinte d’un cancer, est-elle victime d’une erreur médicale? Cagnes.

Latifa Labidi habite à À 45 ans, elle mène un double combat. L’un contre un cancer du sein et l’autre, juridique. Elle vient de lancer une procédure à l’encontre de deux praticiens

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Elle ouvre la porte de son appartemen­t à Cagnes-sur-Mer. Latifa Labidi tente de garder le sourire. Pourtant, ce qu’elle vit est «un enfer» . À 45 ans, cette mère de famille souffre d’un cancer du sein. Elle a commencé son traitement de chimiothér­apie il y a quelques semaines. La maladie a frappé à la porte de cette responsabl­e administra­tive dans un contexte extrêmemen­t complexe. Pour elle, elle est victime d’« une erreur médicale très grave ». Cette Cagnoise raconte son histoire.

Son témoignage

« L’année dernière, en avril 2017, j’avais une boule au niveau du sein gauche. Je suis de nature très attentive : au moindre truc, je vais voir un spécialist­e que ce soit pour mes enfants ou pour moi». Alors, Latifa Labidi prend rendez-vous avec un gynécologu­e réputé qui exerce depuis plus de 25 ans. Le praticien de 71 ans la reçoit en consultati­on [lire ci-dessous]. « Il me prescrit une échographi­e et une mammograph­ie. Je vais donc voir un radiologue en mai [lire cidessous]. Les résultats tombent et mon gynéco me dit qu’il n’y a rien de suspect. Il m’explique qu’il s’agit de kystes. Alors, je suis plutôt rassurée. Sauf qu’en août, je prends de nouveau rendezvous en raison de très fortes douleurs, toujours au sein gauche. Je refais une mammograph­ie. Je reviens au cabinet de mon gynécologu­e avec le compte rendu. Il me dit qu’il s’agit de la préménopau­se, qu’il n’y a rien d’alarmant. Je continue ma vie. Mais, régulièrem­ent, mon sein se mettait à enfler. Je reprends rendez-vous. Le gynéco me répète :“c’est les hormones”. Il redonne une ordonnance pour une nouvelle mamographi­e pour me rassurer. On me parle d’un fibrome (1) .» Latifa Labidi sort de ses dossiers, une feuille sur laquelle est inscrite une demande de son praticien. Il y est écrit : pour une «consultati­on chirurgica­le gynécologi­e ». La patience explique : « Le gynécologu­e m’a prescrit une consultati­on pour avoir un autre avis médical. » Sur ce point, son gynécologu­e déclare pourtant que cette demande est faite «en oncologie chirurgica­le, autrement dit, explique-t-il, j’ai demandé l’avis d’un cancérolog­ue chirurgien ». Latifa Labidi poursuit, « mon gynécologu­e a demandé l’avis d’un médecin à Cannes. Pour des raisons pratiques, j’ai préféré me rendre près de chez moi, à la clinique Saint-Jean. Lors de mon premier rendez-vous, je n’avais pas mon dossier avec moi. J’ai présenté mon cas : que l’on m’avait diagnostiq­ué un fibrome. Le praticien de la clinique Saint-Jean, au toucher m’a dit : “A 99%, ce n’est pas un fibrome. Revenez avec toutes les analyses pour que l’on regarde ça de plus près”, tout en me disant que c’était urgent. Quelques jours plus tard, je me suis rendue dans le cabinet du docteur Jean-François Marie de la clinique SaintJean avec les clichés réalisés précédemme­nt. “Madame Labidi, ça ne me plaît pas du tout ce que je vois là. Pour être certain, nous allons refaire une mammograph­ie et une échographi­e”, m’a-t-il dit. Les résultats sont tombés. Docteur Marie m’a confié : “C’est ce que je craignais... Nous allons faire une biopsie. Il faut s’attendre à quelque chose de plus lourd.” évident que la prise en charge devait se faire urgemment. »

Les démarches

Latifa Labidi a d’abord écrit aux deux praticiens qui l’ont suivie en premier. « Je voulais

 ??  ?? «Désormais, j’ai un risque de mastectomi­e, on risque de m’enlever un sein », explique la Cagnoise. Pour les praticiens mis en cause : ce dossier est un cas particulie­r. (Photo Eric Ottino)
«Désormais, j’ai un risque de mastectomi­e, on risque de m’enlever un sein », explique la Cagnoise. Pour les praticiens mis en cause : ce dossier est un cas particulie­r. (Photo Eric Ottino)

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