Nice-Matin (Cannes)

L’Umih débat de l’avenir des plagistes

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Flagrant. Évident. Fédérateur. Durant près de deux heures, hier, les profession­nels du secteur se sont réunis en la salle du 8-Mai à Antibes. Et ce, à l’appel de l’Umih 06 (1), y organisant sa troisième convention nationale des plagistes. Ce qui est flagrant, évident, fédérateur? La question de la durée d’exploitati­on des nouvelles concession­s de plage à la sauce Décret plage. L’applicatio­n du texte (voir ci-dessous )ramène cette période à douze ans pour les concession­naires Azuréens. « Il s’agit de la durée maximum», a précisé la Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer. Puisque tous les plagistes de France ne vont pas se retrouver dans la même situation. Preuve en est avec l’interventi­on du représenta­nt Marseillai­s de l’Umih : « Nous avions neuf ans auparavant. Désormais nous n’en avons que six ! »Etsi le nombre d’années diffère, la demande résonne d’une seule et même voix du côté des profession­nels : « Nous souhaitons qu’elle soit étendue à dix-huit ans. » La raison avancée ? La rentabilit­é.

« Douze ans c’est trop court »

Afin de poser clairement la situation, Michel Chevillon, vice-président de la CCI NCA en charge du tourisme et président des hôteliers UMIH Cannes, établit la facture du côté de la Croisette : « Pour candidater il a fallu donner une garantie d’investisse­ment de deux millions d’euros. Aujourd’hui le droit d’entrée est de 500 000 euros HT pour le réensablem­ent. Pour la plupart cela veut dire aller à la banque. Et quand vous allez voir votre banquier pour lui dire : prêtez-moi 500 000 euros pour mettre du sable, je vous assure que c’est un moment extraordin­aire de votre vie ! Douze années c’est trop court. La plupart vont emprunter a minima entre 50 et 60 % de l’enjeu financier. Même si les taux sont intéressan­ts, on aura pratiqueme­nt entre 150 000 et 200 000 euros de remboursem­ent par an. » À rajouter à cela, la redevance versée à la commune : « Nous avions à l’époque un loyer fixe qui tournait aux alentours de 22 000 euros par lot. Aujourd’hui nous allons passer sur une redevance fixe de grosso modo 100 000 euros. » À l’addition, le responsabl­e ajoute le pourcentag­e perçu sur le chiffre d’affaires : « Quand vous candidatez on vous demande d’être généreux : dans l’appel d’offres c’est au plus offrant. En commission on nous a demandé combien on allait donner : 2 %, 3% ? On peut estimer que sur une plage qui fait 1,5 million à 2 millions d’euros de chiffre d’affaires à Cannes vous allez reverser 60 000 en plus. Donc avant d’avoir fait le premier matelas, le premier couvert, la première salade niçoise vous êtes déjà à 300 000 euros à rembourser chaque année. » Mais alors, pourquoi candidater? « Nous irons au bout du bout. Parce que nous sommes passionnés. Il y a des vrais fous, nous sommes des malades pour le faire ! Mais il nous faudra travailler deux fois plus, ouvrir à l’année... Mais il nous faut une révision et le respect de l’ADN de ce que nous sommes avec nos spécificit­és. » 1. Union des métiers et des industries de l’hôtellerie.

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Alpes-Maritimes, Var, Corse, Bouches-du-Rhône : les profession­nels ont évoqué la réalité de leur territoire.

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