Nice-Matin (Cannes)

Les Biotois attendent des actes et non plus des paroles

- JEAN-MICHEL POUPART

Une centaine de personnes, parmi lesquelles beaucoup d’élus, a répondu à l’appel de la mairie, hier matin, au rond-point de la Romaine. « Nous sommes satisfaits du nombre, on sait que c’est difficile de mobiliser », déclarait une proche du maire. Dans la foule, les représenta­nts des associatio­ns des victimes. Pascal Torrelli, président de l’ASEB, recycle les documents imprimés l’an dernier : «On a remplacé le deux ans après par un trois ans après. Le résultat est le même, rien n’a été fait. » Guilaine Debras, la maire, n’a pas pris la parole mais a pris le temps de discuter avec les personnes présentes. « Si je réfute catégoriqu­ement le fait qu’un maire, pour prendre l’exemple qui m’est le plus proche, puisse être coupable de tout, je mesure quelles sont mes vraies responsabi­lités [...] Ma première responsabi­lité est de protéger ma population, sans démagogie et il est indécent de faire de la protection des Biotois un terrain de jeu politique [...] La deuxième responsabi­lité est de défendre les Biotois dont le seul bien aujourd’hui est en zone dite à risque et qui n’ont pas forcément le choix d’habiter ailleurs [...] J’ai souhaité cette mobilisati­on pour aider à cette prise de conscience collective et à tous les niveaux institutio­nnels afin de construire l’avenir de ces zones inondables dans l’intérêt général de ceux qui y vivent. » « Cela fait 1 096 jours que nous ne dormons plus dès lors que les pluies deviennent persistant­es », dit un membre de l’ASEB. « J’habite à la Noria et j’ai eu de la chance, la vague est passée juste au-dessous de la maison, on n’a eu que 20 cm d’eau. Nous avons eu les primes d’assurance qui ont augmenté depuis. Je suis venue manifester pour qu’on s’occupe de nous, qu’on règle ce problème des buses de l’autoroute », précise Catherine Lacarrière. Dans le hameau de la Romaine, Juliette vaque à ses occupation­s dans son jardin : « À quoi bon y aller. J’étais allée il y a deux ans pour l’hommage aux victimes. Il ne s’est rien passé. Les révélation­s sur l’enquête sont terribles. Je suis dégoûtée, je n’ai qu’une seule envie, c’est de partir d’ici. Mais à quel prix ? »

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