Nice-Matin (Cannes)

Collomb s’en va, Macron replonge dans la crise

Le chef de l’État a pourtant tenté, hier, de minimiser la démission de son ministre. Son remplaceme­nt devrait se faire rapidement

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Emmanuel Macron cherchait, hier, à trouver en catastroph­e un successeur à Gérard Collomb dont il a fini par accepter dans la nuit la démission, plongeant l’exécutif dans une nouvelle tourmente. « Rien de ce qui se passe depuis 48 heures ne s’apparente à une crise politique. L’État fonctionne (...), le gouverneme­nt est parfaiteme­nt à sa tâche » ,adéclaré le président lors du Conseil des ministres, selon le compte rendu du porte-parole du gouverneme­nt. Le remplaceme­nt de Gérard Collomb, soutien de la première heure au chef de l’État, « est l’affaire de quelques jours », a ajouté Benjamin Griveaux. Il a refusé d’indiquer si ce remaniemen­t allait être plus large qu’un simple remplaceme­nt poste par poste. L’opposition, à droite comme à gauche, a partagé sa « consternat­ion » devant ce départ précipité de Gérard Collomb, en route pour la mairie de Lyon et remplacé provisoire­ment par le Premier ministre Édouard Philippe. La passation de pouvoir entre les deux hommes a été glaciale hier matin. Chargé d’assurer l’intérim place Beauvau, Edouard Philippe, qui a dû annuler son voyage prévu en Afrique du Sud, a d’abord fait patienter Gérard Collomb, 71 ans, pendant de longues minutes seul sur le perron du ministère, face aux caméras.

Départ « avec regret »

Visage grave, Edouard Philippe a évoqué « la culture, le caractère direct de l’expression » du ministre. Sans desserrer les dents, il a assuré de la « déterminat­ion » de l’exécutif « d’assurer le plus haut niveau de sécurité aux Français », avant de sceller le départ de M. Collomb d’une poignée de main froide. L’ancien « premier flic de France » a dit quitter « avec regret » un ministère « apaisé ». Une formule quelque peu étrange venant de quelqu’un qui a fait le forcing pour partir à la reconquête de la maire de Lyon en remettant sa démission au président à deux reprises en moins de vingtquatr­e heures. Gérard Collomb, qui devrait rapidement retrouver son siège de maire de Lyon qu’il a déjà occupé pendant seize ans, a également félicité les forces de l’ordre pour l’arrestatio­n dans la nuit du braqueur récidivist­e Redoine Faïd. Le départ de ce poids lourd du dispositif macronien, plonge le pouvoir, déjà fragilisé par une rentrée difficile, dans une nouvelle crise.

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