Nice-Matin (Cannes)

Travaux rue Buttura : le bruit fait fuir les clients

Après la fermeture de la rue Buttura côté Palais en avril dernier pour cause de travaux, c’est désormais le bruit du chantier qui fait fuir les clients et « achève » les commerçant­s du secteur

- S. N.

C’est l’enfer.» Au milieu du brouhaha ambiant, Sophie Desprey, gérante du Palacio Café, résume six mois de galère. Précisémen­t depuis le début du grand chantier au croisement de la rue Buttura et de la Croisette. Les commerçant­s du secteur avaient eu la – mauvaise – surprise de découvrir que cet accès à la rue, situé à deux pas du Palais, resterait fermé jusqu’en 2020. Le temps qu’un immeuble de luxe sorte de terre (lire encadré ci-contre). « Depuis, on se bat pour qu’un passage pour les piétons soit créé durant les travaux. » La fermeture a en effet dévié toute une partie de potentiels clients vers d’autres axes du centre-ville. Et la baisse du chiffre d’affaires est catastroph­ique selon les profession­nels impactés. À cela s’ajoute aujourd’hui le bruit occasionné par le chantier. Les engins attaquent en effet une partie des travaux particuliè­rement bruyante... « De quoi faire fuir les rares clients qui restaient et les habitués ! »

« C’est intenable pour les clients »

« Les travaux s’arrêtaient au départ entre 12 h et 13 h 30. Comme les engins reprenaien­t parfois plus tôt, nous avons fait venir un huissier. Et nous nous sommes aperçus que la mairie, via un arrêté municipal, avait autorisé les ouvriers à reprendre une demi-heure plus tôt ! » reprend Sophie Desprey. La situation s’est depuis améliorée, puisque la Ville, face à la détresse des commerçant­s et suite à notre demande d’interview, a rallongé la pause jusqu’à 14 heures. Malgré tout Naji Khalil Abi Nassif, gérant de Côté Sushi, oscille entre colère et désespoir. « Moi, ça me pourrit aussi le service du soir car les ouvriers travaillen­t parfois jusqu’à 22 heures. Personne n’a envie de subir ce boucan et cette vue sur une grue en s’installant en terrasse. C’est intenable pour les clients », enrage le profession­nel qui enregistre une perte « de 25 000 euros par mois. On se sera plus là à la fin des travaux en 2020 ! » «À ce rythme-là, on ne tiendra pas une saison de plus, confirme Thibault Villefeu. On a dû réduire le personnel. » Le glacier, qui faisait le plein au retour de plage, a vu la file d’attente diminuer cette année. «On aurait dû cartonner avec le beau temps qu’on a eu en septembre...» Tous n’en démordent pas : la seule solution pour survivre à ces mois de chantier passe par l’ouverture d’un passage pour les piétons de manière permanente, et pas seulement pour les grands événements tels que les congrès comme l’ont proposé le promoteur et la Ville. « Les services techniques de la mairie devaient venir voir si c’était faisable. On ne les a jamais vus », déplore Sophie Desprey (lire encadré ci dessous). « La Ville, qui a autorisé ces travaux mais qui assure soutenir les commerçant­s, aurait pu faire un geste, en négociant des indemnités avec le promoteur, ou en nous exonérant de la taxe sur les terrasses par exemple...»

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(Photos P.L. et DR) Après la fermeture de la rue, les commerçant­s doivent composer avec le bruit occasionné par le chantier.
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