Spécial Mondial de l’Auto
Il s’appelle Dingo. Il est frappé, mais pas fou. Ce photographe automobile déjanté, varois d’adoption, m’a ouvert les yeux mardi en m’expliquant sa démarche artistique. « Quand on naît, la première chose qu’on fait, c’est de monter dans une voiture à la sortie de la maternité. Et quand on meurt, un corbillard nous conduit à notre dernière demeure. Moi, j’ai voulu montrer ce qui se passe entre les deux... ». Il a carrément raison, Dingo. Critiquée, mal-aimée, bientôt bannie des villes, la voiture fait partie de notre quotidien, qu’on le veuille ou non. Avec l’auto, c’est à la vie, à la mort. On part en vacances en voiture, on s’aime en voiture, on s’engueule en voiture. N’en déplaise aux pisse-froid, on prend toujours du plaisir à admirer une belle italienne, à tâter le cuir Connolly d’une élégante anglaise, à se délecter du feulement d’un V ou des borborygmes d’un V. Comme l’explique joliment le journaliste Thomas Morales dans son essai Eloge de la voiture, « il y a de la féérie dans cet objet, de l’irréel et du désir le plus souvent contrarié ». Bien sûr, et tout le monde en est conscient, l’automobile change. Plus propre, davantage partagée, bientôt autonome, elle s’adapte à l’évolution de notre société et de nos besoins. Mais fait toujours autant partie de notre vie et restera pour longtemps encore un formidable instrument de liberté. * Editions du Rocher, 228p, 18,90 euros.