Andrea Raggi : « Onze animaux sur le terrain »
Revenu dans le XI de départ de l’AS Monaco avec le passage à une défense à trois, l’Italien s’est présenté face à la presse avec un message fort, fédérateur et volontaire avant Rennes
Andrea Raggi n’est pas du genre à se cacher. Il a connu les luttes pour le maintien en Serie A, la Ligue 2 avec Monaco mais aussi les joies d’un titre. Il ne faut pas oublier que l’Italien a le blason de l’ASM tatoué sur le bras. Alors quand son club ne va pas bien, le « Pirate » ne va pas bien non plus. Englué dans une crise de résultats sans précédent, le numéro 24 prévient. Contre Rennes, il faudra voir « onze animaux » sur la pelouse.
Andrea, comment expliquez cette période compliquée ?
(il coupe) Très compliquée. Il faut s’en sortir ensemble, rester costaud, lever la tête et faire quelque chose pour sortir de cette situation. On n’y arrivera qu’en restant soudés.
On parle de la défense et de l’attaque, où se situe le réel problème, selon vous ?
Tous les secteurs du jeu ne vont pas bien ce n’est pas seulement l’attaque, le milieu ou la défense, mais j’ai confiance. C’est la première fois qu’on est autant en difficultés mais on s’est toujours sorti des situations difficiles en terminant à chaque fois sur le podium. Aujourd’hui, ça va être compliqué d’être sur le podium mais rien n’est définitif. Je ne suis pas inquiet mais il faut gagner vite, ça, c’est sûr.
A Dortmund, vous faites une belle première période et puis plus rien...
Un match c’est minutes, pas . En deuxième mi-temps, on a fait des erreurs individuelles, et à chaque fois on le paie cher. Marseille, Bordeaux, on perd dans les arrêts de jeu. Dès qu’on prend un but, c’est compliqué cette année.
C’est pour cela que le coach fait appel aux vieux soldats comme vous...
Quand c’est compliqué, c’est toujours comme ça, il faut quelque chose en plus. A Falcao, Glik, Subasic, Jovetic, c’est aux joueurs d’expérience d’assumer cette responsabilité, c’est aussi notre rôle. Le vestiaire vit bien malgré tout, il n’y a aucun souci, on est bien mais au niveau des résultats on est mal.
Et une bonne engueulade ne vous ferait-elle pas du bien ?
Trop gentils entre nous ? Peut-être, moi je m’énerve toujours (rires). Sans doute qu’un peu plus de pression serait bien aussi, mais ça dépend du caractère de chacun.
Faut-il changer l’état d’esprit ?
Peut-être, mais on est surtout faible dans la tête en ce moment. On n’arrive pas à faire de résultats positifs, mais des changements dans le groupe, on en a toujours fait. Il faut améliorer vite et commencer par gagner contre Rennes. A Dortmund et à Saint-Etienne, on a des occasions mais la chance n’est pas avec nous. Il faut faire tourner la chance de notre côté. On sait qu’on n’est pas bon mais on doit rester concentré.
Recevoir Rennes, en difficultés aussi, est-ce une aubaine ?
En ce moment, oui. Mais dimanche il faudra agir et non plus parler. Avoir onze animaux sur le terrain. C’est avant la trêve, une victoire avant ça peut faire beaucoup de bien, surtout aux jeunes. C’est la finale des finales dimanche.
Manque-t-il des joueurs
d’expérience au milieu ? Il faut arrêter de parler du passé, les joueurs sont partis, c’est la vie. Les Mbappé, Lemar, etc. On a été champion, c’était bien, on était content, aujourd’hui c’est une autre équipe et il faut jouer avec les joueurs que nous avons.
Deux mois sans gagner cela vous est-il déjà arrivé ?
En Série A je jouais le maintien, donc oui, j’ai connu ça. Mais depuis que je suis Monaco, je joue à un autre niveau d’ambitions. C’est la première fois que c’est aussi difficile ici. Il faut sortir le plus vite possible de cette situation. Il faut être un peu inquiet et à la fois convaincu qu’on va s’en sortir. Quand l’effectif de Monaco est complet, avec Jovetic, Rony Lopes, Golovine, quand on est là, on doit faire des belles choses en Ligue . Il faut que l’on arrête de dire « on va gagner le prochain match », ça n’aide pas. Il faut rester inquiet. L’équipe possible contre le Stade Rennais : Subasic - Raggi, Glik, Jemerson - Sidibé, Tielemans, Golovin, Aït-Bennasser, Henrichs - Sylla, Falcao (cap).
C’est la finale des finales ”