Un manager de centre-ville pour relancer les commerces ?
Un emploi a été créé dans le cadre de la politique de redynamisation du centre-ville. L’opposition, à l’image de Stéphane Cassarini, y voit un constat d’échec de la majorité
Ne dites pas « City Manager », parlez plutôt d’un « chargé de mission coordinateur promotion et développement du commerce en centre-ville », rien que ça ! C’est sous cet intitulé, quelque peu abscons, que la majorité a présenté la fiche [voir encadré] de ce nouveau poste lors du dernier conseil municipal. « Afin de pourvoir cet emploi, la ville étudiera les candidatures d’agents titulaires relevant des cadres d’emploi des attachés territoriaux ou ingénieurs territoriaux ayant un profil type de développeur immobilier ou développeur commercial de centre-ville avec une expérience confirmée dans l’animation commerciale et du fonctionnement des collectivités territoriales», apprend-on dans la délibération. La Ville espère pourvoir le poste d’ici janvier 2019.
L’échec du « programme en trois points » ?
« Si on a besoin de faire la promotion du centre-ville, c’est bien que ça va mal, a pointé Stéphane Cassarini (Groupe L’Alternative) pour montrer son étonnement de cette embauche. Je dirais même que c’est un aveu d’échec de la politique menée depuis 2014. Vous (s’adressant à Jérôme Viaud, Ndlr) aviez un programme en trois points pour le centre-ville. D’abord, vous appuyer sur une adjointe, Valérie David, pour le commerce. Ensuite l’acte II, celui de repenser la politique de stationnement en faveur des commerces avec Pascal Pellegrino et enfin le projet Martelly, censé ramener du monde dans le centre mais qui s’enlise. J’aimerais comprendre quelles sont les raisons de l’échec de ces actions ? Au sujet du nouveau poste, comment la personne qui va l’occuper va faire en un an [avant les prochaines élections Ndlr] ce qui n’a pas pu être fait en cinq ans ? »
Le maire a éludé le plaidoyer, prétextant que ceci « relève de questions écrites qui doivent être transmises avant le conseil ou venir en parler en commission. » mais il a expliqué tout de même que le poste en question « existe
à la communauté d’agglomération, ce n’est pas une complète nouveauté. La précédente occupante du poste étant partie sur une autre commune, il fallait la remplacer. » De son côté, le groupe d’opposition GATEA a exprimé son abstention par le biais de Ludovic Brossy qui a reproché «lemanque de clarté » du poste.
« Je suis contre les rapports secrets »
Mais Stéphane Cassarini n’en est pas resté là. L’élu d’opposition s’est de nouveau exprimé sur la délibération suivante qui faisait état du remboursement des frais de mission (489,56 €) de Valérie David. L’adjointe en charge du commerce a représenté le maire au salon SIEC de Paris, dédié à l’immobilier commercial. « Qu’avez-vous retiré de
cet événement ? », a questionné l’opposant. « J’ai pu rencontrer de nombreux élus de communes de même strate que Grasse avec lesquelles nous avons eu des échanges donnant des ouvertures intéressantes pour notre ville. J’ai pu donner au maire un rapport. À ce que je sache c’est mon chef, c’est donc à lui que je donne mes rapports. » « Je m’oppose à cette délibération. Nous mettons plus de 400 euros pour deux jours de voyage et on ne nous dit pas ce que cela rapporte. Je suis contre les rapports secrets », a conclu Stéphane Cassarini.