La rentrée sociale se prépare demain dans la rue
La rentrée sociale commencera-t-elle demain dans la rue? La CGT, FO et Solidaires ont appelé à un mouvement interprofessionnel pour protester contre la politique « idéologique » du gouvernement et « la casse des droits collectifs » alors que l’exécutif traverse actuellement une mauvaise passe. Cette date du 9 octobre avait préalablement été choisie par neuf organisations de retraités pour protester contre la revalorisation de leurs pensions, jugées trop faible, une mesure qui touchera des personnes déjà mises à contribution l’année dernière avec l’augmentation de la CSG. Un an après les ordonnances réformant le droit du travail, passées comme une lettre à la poste, et quelques mois après la réforme de la SNCF, le contexte est moins favorable pour l’exécutif. Sur le fond, les mesures des plans pauvreté et santé présentées en septembre par Emmanuel Macron n’ont pas apaisé les mécontentements. Sur la forme, le président de la République a vu deux poids-lourds du gouvernement, Nicolas Hulot et Gérard Collomb, quitter le navire dans le fracas et la confusion. Depuis son arrivée à la tête de Force Ouvrière fin avril, Pascal Pavageau, n’a pas de mots assez durs à l’endroit d’un gouvernement qu’il accuse de jeter aux orties « le modèle social », la sécu et le statut de la fonction publique en particulier, au profit d’un « grand marché concurrentiel ». FO a néanmoins accepté d’aller négocier une nouvelle réforme de l’assurance chômage.
« Les chômeurs seraient des feignants »
Pour renouer le dialogue avec des syndicats qui se plaignaient d’être contournés depuis le début du quinquennat, Emmanuel Macron avait reçu en juillet, ensemble, les partenaires sociaux dont le président du Medef fraîchement désigné, Geoffroy Roux de Bézieux. Il y a deux semaines, la plupart des organisations syndicales sont ressorties assommées d’une réunion au ministère du Travail où elles ont appris que le montant des économies demandées dans le cadre de la nouvelle réforme de l’assurance chômage étaient de 3 et 3,9 milliards d’euros sur cinq ans. « Le gouvernement, et surtout le Président de la République, oppose toujours les catégories entre elles: les retraités sont des privilégiés parce que soit disant ils seraient payés à rien faire, les chômeurs seraient des feignants », a déploré le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez samedi sur France Inter. Les étudiants de l’Unef et les lycéens de l’UNL seront aussi au rendez-vous mardi. Le défilé parisien partira à 14 heures de Montparnasse vers la Place d’Italie. Dans les transports, des appels à la grève ont été lancés à la SNCF et à la RATP par la CGT, SUD et FO.