Nice-Matin (Cannes)

Messieurs, jouez !

- de Mathieu Faure

Ce n’est pas parce que le stade Louis-II ne sent pas le soufre comme la Bombonera que personne n’est triste. Ici ou ailleurs en France, les suiveurs de l’ASM sont en colère. Et ils ont raison. Monaco s’enfonce dans une crise sans précédent et Leonardo Jardim apparaît comme la cible idéale, c’est le premier ressort sur lequel une direction peut appuyer quand rien ne va. En ce moment, rien ne va. Évidemment, les excuses sont là : le projet, les blessures, le mercato, les jeunes, la pelouse, le contexte. Mais les premiers acteurs sont aussi les premiers responsabl­es, en l’occurrence ceux qui portent le maillot de l’ASM. Bien payés, souvent en étant exonérés d’impôts, choyés, protégés, ensoleillé­s, les joueurs de la Principaut­é ont le droit d’en faire plus. Voire même le devoir. La direction russe a mis en place un cadre, un projet, il est ce qu’il est mais sportiveme­nt il a fait ses preuves depuis . Ici, tout est beau, tout est carré, tout est propre mais un match de football ne se gagne pas avec des politesses. C’est peut-être ça, le souci, que personne ne s’engueule. Jamais. On ne peut pas tomber aussi bas, aussi vite, sans avoir envie de faire ressortir sa part animale, son côté sombre. Il est peut-être grand temps que cela se voit. Sur ou en dehors du terrain.

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