Pierre Cosso quitte son île de Tahiti pour Saint-Tropez
Navigateur invétéré, celui dont la France est tombée amoureuse dans La Boum 2 s’est aligné aux Voiles cette semaine. Il raconte sa vie de Robinson mais garde dans sa besace des envies artistiques
Ne cherchez pas ! Ce regard bleu lagon, n’est autre que celui qui a fait chavirer Sophie Marceau dans La Boum 2 .À Saint-Tropez, pas question de passer par-dessus bord pour Pierre Cosso. Celui qui, après le succès, a tranquillement mené sa barque entre séries télé (Les Yeux d’Hélène, Les Coeurs brûlés, Les Cordier juges et flic) et productions internationales (Le Loup-garou de Paris , la série italienne Anna e i cinque...), s’est mué aux Voiles en vigoureux îliens sur l’épaule. Raccord avec son désir de délaisser depuis 2003 les plateaux et de prendre le large pour s’installer à Tahiti où il vit sans entrave, toutes voiles au vent.
Depuis quand votre coeur fait-il « boom » pour la voile ?
À ans mes parents m’ont mis sur un Optimist à La Ciotat. J’ai poursuivi à bord de Solitaire, , Hobbie Cat... J’ai été équipier de Loïck Peyron sur le Grand Prix de Brest, me suis aligné à quantité de régates... Cette passion ne m’a jamais quittée. Il y a quinze ans, j’ai tout plaqué pour réaliser mon rêve de gamin dans le sillage de l’illustre Bernard Moitessier [écrivain, aventurier, navigateur surnommé le “vagabond des mers du Sud” disparu en , Ndlr]. Et j’ai fini par trouver ma terre promise voici une dizaine d’années à Tahiti.
Quelle raison de l’avoir quittée pour cette première aux Voiles de Saint-Tropez ?
Il se trouve qu’un jumelage plein d’amitié lie Saint-Tropez à Tahiti depuis dix ans. Un partenariat qui prend de multiples formes, dont un échange d’équipage entre les deux régates, Voiles de SaintTropez et Tahiti Pearl Regatta. Cette année il concerne aussi les multicoques. Ayant gagné huit fois d’affilée cette régate avec Pearl Romance, me voici avec mes coéquipiers pour régater comme barreur dans la catégorie Moderne, à bord de Lady Jo ,le First de Pierre Roinson. Il y règne une ambiance aussi pointue que... débridée ! (rire).
Est-il vrai que vous avez aussi laissé votre empreinte « festive » à la Nioulargue ?
Oui ! Un souvenir aussi hilarant que... catastrophique ! Au milieu des années , nous avons attaqué le
‘‘ galion du film Pirates de Roman Polanski amarré dans le vieux port. Au
départ nous ne devions être qu’une poignée et puis la rumeur de cette « expédition » a enflé et nous nous sommes retrouvés à une centaine. J’étais notamment avec Loïck Peyron. Nous sommes arrivés par la mer et avons escaladé le bateau comme des boucaniers à l’abordage. Sauf que ça a tourné vinaigre. Les marins ont déclenché les lances incendie et ont sorti les gourdins ! À l’époque l’ambiance était plus à la
déconnade !
Songez-vous à quitter Tahiti?
Non. J’y suis bien avec ma compagne et mes enfants, Lino et Noa, le petit dernier né sur l’île de Raiatea. Deux jours plus tard il était avec nous sur mon catamaran Nusa Dua ,un Outremer . Je vis en marina, en dehors du système, mais à cause de la vie scolaire je suis conscient qu’il faut un cadre. Alors, même si ça me démange, nous ne naviguons plus que les week-ends et durant les vacances.
N’allez-vous pas succomber, comme d’autres people, à la mode du « docu voyage » ?
Sur le net, j’ai ma chaîne Daily Motion et ma page Facebook où je mets des films, mais ce n’est pas du commerce. Je veux rester libre. Antoine, on pense ce que l’on veut de lui, mais ses documentaires sont géniaux ! De mon côté, j’avais lancé un concept baptisé Échappées belles dont le postulat était de partir à la rencontre de gens qui ont tout plaqué. Mais finalement c’était beaucoup de boulot et j’ai décroché. Depuis France a baptisé une émission du même nom ! [rire]
Où en êtes-vous de vos exploits de navigateur ?
Je m’étais lancé dans un demitour du monde en . Je ne pense pas que j’irai plus loin. Quant aux charters que j’organisais à bord j’ai levé le pied. Il y a trois mois, j’ai perdu mon papa et ma maman est venue nous rejoindre à Tahiti, donc je ne peux pas m’absenter trop longtemps. Priorité à la famille! Et puis j’ai monté un groupe avec des locaux. On a nos compositions agrémentées de reprises du Floyd, Lou Reed, Toto... Je chante et joue de la guitare.
Votre Danse avec les Stars en Italie appelle-t-il d’autres plans télé ?
Non. Je ne le cache pas cette expérience a surtout servi à bien remplir mes caisses de bord [sourire]. J’ai toujours aimé danser mais je suis plutôt un danseur de boîte de nuit. J’ai perdu kilos. C’était très physique... Pour dire la vérité, je ne m’entendais pas avec ma partenaire [la danseuse russe Maria Ermachkova, Ndlr]. Et côté élimination, j’ai le sentiment que les dés étaient pipés dès le départ...
On vous colle l’étiquette La Boum, mais quel meilleur souvenir de cinéma ?
Rosa la Rose, femme publique est sur la plus haute marche du podium ! Le réalisateur Paul Vecchiali était un mec incroyable qui a écrit le film en trois jours après avoir rêvé l’histoire. (On lui apprend qu’à ans il vit non loin à Plan-de-la-Tour et qu’il tourne toujours). Quoi ??? Il est vivant !!! Vous avez son numéro ? Je vais l’appeler !
La voile cannibalise-t-elle vos ambitions artistiques ?
Non. Je vais monter Nuit d’ivresse à Papeete en novembre avec la bénédiction de Josiane Balasko et je continue à écrire. Le plus énorme c’est l’adaptation des Révoltés du Bounty en comédie musicale à Paris. Je me charge de la partie artistique. Tout est prêt, ne manque que l’argent. C’est une idée extraordinaire et pourtant personne ne l’a jamais fait !
Pirates ,ungag qui a tourné à la catastrophe ”