Nice-Matin (Cannes)

Ddddddd Adrienne Pauly : « Je m’efforce de rire de la vie »

Après huit ans d’absence, la chanteuse offre un vent de rock’n’roll parfum rhum-fraise. Un retour avec son énergie fauve et ses textes sensuels demain à Anthéa

- PROPOS RECUEILLIS PAR MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Calligraph­ié au lipstick rouge cherry. À vos amours ! qu’elle écrit sur son nouvel album. Huit ans qu’Adrienne Pauly nous avait laissé sur son souhait avec son titre: J’veux un mec . Ce qu’elle veut aujourd’hui ? Monter sur scène, raconter ses fables de nanas fracassées et solides, impulser son énergie fauve à la salle. Rendez-vous demain soir au théâtre Anthéa pour se laisser emporter par son rock’n’roll poétique.

Vous avez dit que vous aviez eu du mal à trouver des personnes pour faire de la musique, juste de la musique…

Il y a beaucoup de musiciens très bons, de musiciens qui ont l’amour de ce qu’ils font: a c’est sûr. En fait ça a été compliqué parce que mon premier album je l’ai fait à  ans, la scène avec des copains c’était ma libération: mon disque a été réalisé avec un chemin de vie. Le truc c’est qu’après ça, il faut aller très vite pour rebondir. À ce moment-là j’étais un peu perdue, un peu prête à travailler avec tout le monde… Mais je voulais en même temps retrouver ce côté bande d’amis. Puis, il y avait

‘‘ aussi la question de la production… Et oui j’avais le temps de me poser ces questions. Je cherchais un mec qui aime bidouiller avec les sons et faire quand même des chansons. Au final j’ai fait une balade durant cette période: avec des bons et des mauvais chemins, des bonnes et des mauvaises rencontres. Mais c’était rigolo.

La rencontre avec Gaby Concato : c’est le déclic ?

Quand je l’ai rencontré il jouait de la musique avec son meilleur ami d’enfance, leurs pères ont aussi joué de la musique ensemble : c’est ce côté famille, rassurant qui m’a beaucoup plu. Je n’avais pas envie de rentrer en studio, de partir et c’est tout. Ca m’emmerde. C’est quelque chose que je peux faire dans mon autre métier d’actrice, sans problème. Mais comme les chansons je les porte, que j’y ai mis trop de choses venant de moi, c’est différent. Et comme elles ne sortaient pas, elles me bouffaient. Fallait que je trouve un copain, quelqu’un que je puisse appeler tous les jours pour en parler en fait ! [rires]

Avoir une histoire humaine !

Totalement. Je suis désolée mais c’est tellement dur de gagner de l’argent en faisant de la musique aujourd’hui : alors si en plus faut se taper des connards [sic.]…

Où est le plaisir ?

Oui c’est ça ! [rires] Là c’est génial je travaille avec des musiciens supers sympas qui ne sont pas dans une démarche de : on fait le job, on prend la thune, on se tire. Non, ils sont là pour jouer. Ils aiment ce qu’ils font.

On trouve des écrits de ces huit ans d’absence dans cet opus ?

La moitié, je l’avais écrite depuis un moment, l’autre c’est après Gaby. Mais j’ai beaucoup de choses encore qui vont s’enchaîner… Ce disque est sorti mais j’aimerais maintenant pouvoir faire ça un peu plus régulièrem­ent.

Votre processus d’écriture ?

Ca commence dans une crise d’angoisse. [rires] Ouais c’est comme ça. Je pense à une chanson : c’est l’histoire d’une fille qui a commandé une pression au bar mais on lui a servi une dépression. Elle essaie de la semer dans la rue en rentrant chez elle… [elle chante] Mais sinon ça marche aussi dans la joie l’écriture hein ! Ça vient aussi très bien comme ça les chansons. Mais faut se donner des dates pour aller en studio, c’est bien de fixer ça aussi.

Il y a toujours de la dérision, même quand vous parlez de souffrance dans vos morceaux : c’est votre philosophi­e de vie ?

En fait non. Je suis du genre très premier degré. Mais justement je m’efforce de rire des choses, de la vie. Je pense qu’il faut rire de soi mais sans trop se taper dessus. Au début, je faisais des chansons pour que ce soit une libération : du genre on prend le monstre en face, son méchant cafard on lui fout la tête au carré et on s’en libère ! J’aimais bien Charles Trenet pour ça : il parle de choses graves mais ça finit toujours dans une envolée et la vie reprend le dessus.

Vous chantez des histoires de nanas super fortes et fragiles à la fois : c’est un peu vous toutes ces filles ?

Quand on écrit, on parle forcément un peu de soi. Mais c’est vrai que ça m’amuse de créer des personnage­s : ce qui est de l’ordre du journal intime, ça m’emmerde. J’aime l’idée d’une chanson qui ne parle pas qu’à moi. Sinon, vaut mieux que je me fasse des selfies [rires]. Donc oui, ce sont des bouts de moi et des bouts d’autre chose.

Vos retrouvail­les avec la scène : qu’avez-vous ressenti?

J’étais émue. C’est bête de dire ça, mais ça m’a fait comme si je retrouvais un peu ma maison. Je suis bien, j’aime ça. Et puis je ne vois pas trop ce que je peux faire d’autre ! J’aime bien faire à manger, oui. Mais je ne vais pas ouvrir un restaurant [rires]. La scène c’est mon métier c’est là où je me sens compétente.

Va-t-on vous revoir au cinéma ?

Eh bien mon frère qui est metteur en scène est en train de faire son premier long-métrage : il a une caméra dans les mains depuis qu’il a onze ans. Il y a des chances que j’y sois…

Qu’avez-vous envie de dire aux spectateur­s qui vont venir vous voir demain soir ?

Je me reprends, le temps d’un café, je me refais la mèche, je saute dans mon jet et j’arrive. Marsale, claviers Fred Scamps, basse Klem Aubert, batterieGu­illaumeLef­ebvre,à21 heuresdema­inau théâtre Anthéa, 260 avenue Jules-Grec à Antibes. Tarifs : 17 à 24 euros. Rens. 04.83.76.13.00. et sur www.anthea-antibes.fr Comédienne, Adrienne Pauly prend un plaisir non dissimulé à jouer et passer derrière la caméra pour ses clips. Preuve en est avec La Conne où elle se grime en Donald Trump : « Je ne savais pas quelle tête ça allait me faire ! C’était sympa j’ai réuni mes potes. C’est un petit truc c’est pour les enfants et les grands enfants [rires]. Je le montre comme une espèce de gosse capricieux, un gros bébé avec un biberon. J’imagine que son père a vachement dû l’humilier quand il était petit pour qu’il en vienne à vouloir avoir la plus grosse à ce point. Bref, on s’est bien marrés !»

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(Photo DR)
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